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Mazarinade n° B_2_29

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Anonyme [1652 [?]], INSTRVCTION ROYALE, OV PARADOXE SVR LE GOVVERNEMENT de l’Estat. , français, latinRéférence RIM : M0_1710. Cote locale : B_2_29.


où son Autheur mettoit en auant que c’estoit vne mocquerie
à des sujets de pretendre quelque droict sur vn
Roy, par les promesses qu’en l’élisant ils en auoient
tirées, qui est vne proposition tres-pernicieuse aux Rois
& aux peuples. Mais puisque c’est vne fausseté qui va
contre le salut de toutes les creatures de l’Vniuers, &
qui offense cette adorable verité, à qui tous les sentimens
des mortels doiuent estre soûmis, sur peine d’en
estre chastiez par des supplices d’vne eternelle durée :
Vostre Maiesté me fera bien l’honneur d’agréer que ie
responde mot à mot à vne si pernicieuse proposition,
puisque nostre sujet le requiert, afin de redonner vne
parfaite santé aux esprits qu’elle pourroit auoir infectez,
par le moyen d’vne si abominable sophystiquerie
que la sienne.
 
Quelle condition, dit-il, pouuez-vous donner à celuy
qui est absolu ? La qualité de Roy n’en souffre point
de la part de ses sujets. Il entre dans le thrône ; il monte
sur vn degré qui est plus haut que luy ; il ne peut obliger
la Souueraineté, qui sans luy, & auec luy, subsiste
tousiours independante, & le reste.
N’est il pas vray, Monsieur le nouueau Politique,
que quand les Roys viennent à la Couronne, ils iurent
sur les Sainctes Euangiles qu’ils maintiendront l’Eglise
enuers tous & contre tous, qu’ils obserueront les Loix
fondamentales de l’Estat, qu’ils protegeront leurs sujets
contre toutes les injustices des hommes, & le reste,
& que moyennant ce serment, les peuples iurent
pareillement aussi de leur obeïr, pourueu que leurs
commandemens n’aillent pas contre des conditions
que les sermens des vns & des autres viennent de rendre
reciproques ? N’est-ce pas là faire voir assez clairement
que ce qui doit faire valoir & tenir le serment
des subiets, doit faire valoir & tenir le serment
des Princes ? N’est-ce pas là faire voit assez clairement
que ce sont deux sermens d’vn rapport tellement mutuel