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Mazarinade n° A_8_24

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D. B. [signé] = Cyrano de Bergerac, Savinien de [?] [1649], REMONSTRANCES DES TROIS ESTATS, A LA REYNE REGENTE. POVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_3312. Cote locale : A_8_24.


ne se treuue plus redoutable comme les armées en bataille,
elle n’ose plus dire qu’elle est sans tache, que la saison
mauuaise est passée, & que le temps des resiouyssances est
venu ; & si elle ouure la bouche ; ce n’est plus que pour ces
tristes parolles, si vous voyez mon bien aymé, faites luy
sçauoir qu’on ma battue, qu’on ma blessée, & que mon
voile m’a esté osté par ceux qui gardent les murailles de la
ville. L’estat ou elle a esté reduitte depuis deux mois par
ceux qui gardent les murailles de Paris de peur que le pain
n’y trouuast vn passage libre, luy fait redoubler ces mesmes
plaintes, & luy fait redire encore qu’elle cherche de
tous costez celuy qu’elle ayme sans le rencontrer. Certes,
MADAME, nous auons tous creu que vostre Majesté ne pouuoit
estre informée de tous ces desordres, & que c’estoient
deux choses incompatibles en vous, que de sçauoir ce
mal heur & de le souffrir. Outre que nous apprenons de
l’Histoire Saincte que les Roys ne sont establis que pour
rendre la iustice, l’histoire prophane & la raison nous ont
fait connoistre qu’il n’y auoit rien au monde de plus vtile
ny de plus grand que cette vertu. Dans cette creance qui
a gagné mesme l’esprit des barbares & des sauuages, il est
de la necessité que ceux qui font l’office des Roys, en partagent
les qualitez comme ils en partagent la grandeur,
& qu’ils rendent la iustice aux hommes, s’ils ne veulent
deffier celle de Dieu. Les premieres années de vostre vie
& celles de vostre Regence, nous ont esté si glorieuses
qu’il y auroit en nous de l’ingratitude, si nous nous lassions
de publier qu’on a tousiours reconnu en vostre Majesté,
les parfaites marques & les caracteres visible d’vne
Reyne toute grande, d’vne Mere toute bonne, d’vne femme
toute sage, & d’vne Chrestienne toute deuote Mais
comme vn Ancien n’a pas eu mauuaise grace de dire que