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Mazarinade n° A_3_71

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D. L. [signé] [1649], LES GENEREVX CONSEILS D’VN GENTILHOMME FRANCOIS, QVI A QVITTÉ LE PARTY DES MAZARINS POVR SE RETIRER A PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_1485. Cote locale : A_3_71.


m’a point falu faire de longues enquestes, ny consulter
autres pensées que les miennes ; les choses
parlent d’elles mesmes, & la voix publique de tous
les peuples de toutes les Prouinces de la France,
monstrent qu’elle doiuent estre mes sentimens.
Souuenez-vous de nos entretiens ordinaires sur
le gouuernement du defunct Cardinal de Richelieu.
le vous ay veu cent fois en mauuaise humeur
contre l’ambition de ce Ministre, si haute
que son authorité sembloit obscurcir celle de son
Prince : Ie vous ay veu fulminer contre cette violence
qui ne pardonna iamais à ses ennemis, qui
versa le sang de la Noblesse, & qui épuisa tout
l’argent des peuples pour entretenir ses intelligences,
toutes beaucoup plus pour la gloire de sa
maison que de ce Royaume. Quand ses infirmitez
l’aduertirent de sa mort prochaine, & qu’il falut
asseurer la grandeur de sa famille, contre la
haine des peuples, & des Princes, de celuy mesme
qu’il auoit engagé dans son alliance, il nous
fit vn dernier mal, dont les suittes malheureuses
sont comme infinies : il introduit dans le ministere
le Cardinal Mazarin estranger, qui auoit d’autres
sentimens pour luy que les bons François ;
& qui par toute sorte d’apparence, deuoit maintenir
vne fortune, qui estoit le fondement de la
sienne. Il le fait agréer au Roy, comme necessaire
au gouuernement, comme le seul depositaire
de ses secrets, & de ses intelligences, particulierement
hors du Royaume. Enfin l’vn meurt,