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Mazarinade n° A_7_25

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1649 [?]], A Nosseigneurs de Parlement. , françaisRéférence RIM : M1_2. Cote locale : A_7_25.


le sieur de Beaufort, au lieu de le designer par son nom, qui
marque l’honneur qu’on ne luy peut oster, d’estre du Sang des
Roys & d’autres Souuerains.
 
Sur ces lettres patentes & les Arrests du trente Aoust 1645.
& qui ont ensuiuy, la Cour
a commencé les premieres instructions du procez, sans qu’elles
ayent passé plus auant que l’audition & repetition des tesmoins.
La suitte vray semblablement a esté interrompuë par les artifices
de l’accusateur & partie secrette, lequel immortalisant
cette affaire contentoit sa passion, & esloignoit la confusion
qu’il a tousiours apprehendé d’vn Arrest diffinitif, tant par la
qualité de l’accusation, qui ne doit point estre considerée pour
crime capital, que par defaut de preuues qui puissent seulemẽt
iustifier la cause & raison de l’emprisonnement. Si ces deux circonstances
portoient le conseil dudit sieur Mazarin à perpetuer
le procez, l’accusé dans la satisfaction interieure de sa conscience,
attendoit patiemment les effects de la bonté de la Reine,
ou l’Arrest deu à son innocence, reiettant trois ans entiers
les moyens qui luy ouuroient le bois de Vincennes, & dont il
ne s’est seruy qu’apres quatre ans neuf mois de prison tres-estroitte,
sans auoir veu aucun Iuge, ny receu aucune consolation
d’esperance de liberté, au contraire apres auoir connu ce
qu’il doit à la vertu du feu sieur de Boisloüet qu’aucune tentation
n’a pû porter à se soüiller du crime qui a fait perir feu
Monsieur le Grand Prieur son oncle dans cette mesme prison,
il ne receuoit plus que des paroles de desespoir de la Ramée,
qui du depuis a eu le commandement de sa garde, & qui à tous
propos luy faisoit entendre qu’il n’y auoit point d’obiect de liberté
pour luy que dans le Ciel. En cest abandonnement où il
s’est veu dans vn aage vigoureux qui le peut rendre plus vtile à
l’Estat que dans les chaisnes. Sa patiẽce s’est veritablement lassee,
& se promettant de r’asseurer l’ame la plus timide, plustost
par la generosité de son cœur, que par vne docilité trop seruile,
il s’est enfin tiré des fers sans effusion de sang ny violences, pour
essayer par des sousmissions & des respects libres de dispposer
Leurs Majestez à luy faire Iustice.
Il ne s’est pas plustost acquis la liberté qu’il ne l’ayt de nouueau