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Mazarinade n° A_7_25

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1649 [?]], A Nosseigneurs de Parlement. , françaisRéférence RIM : M1_2. Cote locale : A_7_25.


d’acquerir toute cette maison, si dés sa naissance elle ne luy eust
pas esté desvoüee, la Reine venant à la Regence en receut les
veritables sous-missions, & se peut souuenir auec quel engagement
desjnteressé le Duc de Vandosme & tous les siens en ce
nouueau Regne se porterent au seruice de Leurs Majestez &
de l’Estat : Mais aussi tost que le sieur Iulle Mazarin a pû donner
esclat à son authorité, il a pris pour object la destruction de
la maison de Vandosme, & sa haine contre cette Maison a esté
si puissante, que cette passion estrangere l’emportant sur les seruices
des Ducs de Vandosme & de Beaufort a fait en vn instant
changer en leurs contraires tous les sentimens de gratitude, de
bonté & de Iustice que la Reine auoit pour eux, ainsi le zele au
bien de l’Estat, l’estime & la reputation acquise par le Duc de
Beaufort furent vn crime contre luy, le priuerẽt du prix de tous
ses seruices & le jetterent dans la prison du donjon de Vincennes.
Ce changement ne s’arresta pas à sa seule personne, toute la
maison est enuelopee dans sa disgrace, ensemble tous les plus
anciens & fideles seruiteurs de la Reine. On proposoit alors au
Duc de Vandosme la recompense de son gouuernement de
Bretagne & de toutes ses maisons razees & démolies, Monsieur
le Comte de Brienne en signa le traité au nom de la Reine, Sa
Majesté en promettant l’execution dans le temps de laquelle le
Duc Vandosme est exilé en ses maisons, & depuis poussé par les
violences & artifices dudit Sieur Mazarin jusques hors du
Royaume.
 
Les pretextes qui iamais ne manquerent en de semblables
actions défaillirent neantmoins en celle-cy, ou du moins parut
il par leur incertitude qu’ils n’estoient pas encores bien inuentez,
les premieres Lettres du Roy publiees donnoient la cause
de l’emprisonnement du Duc de Beaufort à quelques pratiques
de Cour & menees sourdes qui pouuoient estre preiudiciables
à l’Estat, ce n’estoit pas alors vne accusation d’assassinat premedité,
qui ne parut qu’apres vn temps suffisant pour pratiquer
par le nommé Boissy Gouuerneur du Pont Dormy quelques
faux tesmoins connus par les noms de Brassy & Auancour, & il
fallut beaucoup de delays pour les bien concerter dans la Bastille
où ils entroient & sortoient à jours reglez, & souuent leur
faire là repeter leurs leçons par les plus intelligens au fait des