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Mazarinade n° D_1_15

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1649 [?]], A Nosseigneurs de Parlement. , françaisRéférence RIM : M1_2. Cote locale : D_1_15.



Le Duc de Vandosme n’est pas plustost à Vandosme, qu’vn
Ordinaire du Roy luy apporte commandement de sa Majesté
de venir rendre raison du desordre fait en la maison de la du
Breüil, pris pour vn attentat à l’authorité Royalle, & de l’euasion
des Gentils hommes cherchez à Anet, artifice duquel la
malignité paroist, en ce que l’vn des Gentils-hommes demandez
nommé Beauregard a esté receu des y a long temps, domestique
dudit sieur Mazarin autheur de toutes ces violences.
Ces persecutions toutes nouuelles en France contraignent
le Duc de Vendosme de penser à sa seureté, & pour cet effet de
dépescher à la Reine, afin qu’il pût au moins demeurer à Vendosme,
ou en l’vne de ses maisons telle qu’elle auroit agreable
de luy commander, auec la mesme seureté qui est commune à
tous les subjets du Roy dedans son Estat : A quoy n’ayant pû
auoir de responce, il iugea bien que c’estoit luy tesmoigner
qu’il ne pouuoit demeurer en France, se voyant mesme aussi-tost
enuironné de gens de guerre, qui luy donnerent iuste sujet
de croire que l’on le vouloit exposer à quelque resistance, qui
le ietteroit dans le crime ou embarras, que l’on suscite à ceux
que l’on veut perdre ; de sorte qu’il a esté contraint de prendre
sa retraite chez les Alliez de la Couronne, dans les Estats desquels,
bien que sa conduite aye tousiours esté au terme de son
deuoir, auquel il n’a nullement contreuenu dans son éloignement
du Royaume : il a eu le déplaisir d’estre reduit par des motifs
venus de France, à sortir des pays des Suisses pour aller
chez le Duc de Florence, d’où par le moyen des negotiations
qui ont esté faites à Paris auec son Resident, & la terreur que
l’on donne dans l’Italie, il a esté obligé de partir & d’aller à Venise
y chercher la seureté, dont les Republiques sont plus ialouses
que les petits Princes, qui n’osent pas par leur foiblesse
se commettre à vne puissance plus grande. C’est là où il attend
la iustice qu’il demande auiourd’huy au Parlement, & quil a
esperé aussi-tost qu’il a sceu que le procez y deuoit estre fait au
Duc de Beaufort son fils, en vertu des Lettres Patentes dont
les termes marquent trop euidemment l’affectation de ses ennemis,
qui non seulement ont apporté déguisement en l’exposition
du fait : mais encore dans le nom du Duc de Beaufort,
l’ayant traité comme soldat de fortune, en ce qu’ils l’ont appellé