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Mazarinade n° A_9_10

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1650], ADVIS IMPORTANT ET NECESSAIRE A MONSIEVR DE BEAVFORT ET MONSIEVR LE COADIVTEVR. , françaisRéférence RIM : M0_521. Cote locale : A_9_10.


il consentit aisément à toutes les conditions qu’on
luy voulut imposer ; & prostituant selon sa coustume l’authorité
Royale, & l’honneur du Ministere, il n’eut point de
repugnance à venir demander pardon à Monsieur le Prince ;
& à luy protester les larmes aux yeux, qu’il ne feroit iamais
rien, qui luy pust déplaire ; & par vne lascheté indigne
du rang qu’il a l’honneur de tenir dans le Conseil du
Roy, il accorda aux menaces de son Altesse, ce qu’il avoit
inconsiderément refusé à ses sollicitations & à ses prieres.
 
Qui fut celuy du Royaume, qui ne fit alors le mesme jugement
sur cette reconciliation, que l’on fait aujourd’huy
sur la vostre ? & tout le monde ne demeura-t’il pas d’accord,
que si Monsieur le Prince ne prevenoit le Cardinal Mazarin
dans le dessein qu’il auoit sans doute de le perdre, & de
se venger de l’injure qu’il pretendoit en avoir receuë, il seroit
malheureusement prevenu par cét ingrat ; qui croyoit
avoir appaisé la haine du peuple en leur sacrifiant un Prince,
qui ne leur estoit odieux, que parce qu’il auoit conservé
par sa valeur l’infame autheur de toutes leurs calamitez,
la honte de la France & le sale rebut de l’Italie, dans un
rang, qui ne devroit estre rempli, que par des personnes de
naissance, de probité, & de suffisance ?</p>
Le souvenir qu’il conservoit de l’affront que luy avoit
fait Monsieur le Prince, luy fit rechercher toutes les occasions
de s’en ressentir ; apres que par mille faux raports il
eut fait naistre mille soubçons, & mille défiances entre les
Maisons de Condé & les vostres. L’emportement du Marquis
de la Boulaye luy fit esperer qu’il se vengeroit de ses
ennemis par ses ennemis ; qu’il se déferoit des vns ou des
autres, ou que portant les choses à l’extremité, sur la ruïne
de tous ensemble il pourroit rétablir son credit, & raffermir
par la perte de ceux qu’il craignoit, l’autorité que sa
foiblesse & sa mauuaise conduite luy auoit fait perdre. Afin
d’obliger Monsieur le Prince de rompre pour jamais auec
vous, il luy fait entendre, que vous avés eu dessein de renverser