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Mazarinade n° B_13_51

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [faux] [1652], LETTRE DV C. D. RETZ ENVOYÉE AV CARDINAL MAZARIN Sur le sujet de son éloignement. , françaisRéférence RIM : M0_2084. Cote locale : B_13_51.


Cependant i’offre derechef à vostre Eminence
tous mes soins, & certes elle doit sçauoir qu’en
l’Estat où sont à present les affaires, elle a besoin
d’Espions & d’Argus qui veillent sur tout ce qui
se passe en cette grande Ville où les volontez sont
generalement à vostre perte. La plume de Silhon
n’est pas assez puissãte, ny assez à droite pour vous
acquerit des cœurs. Ie remarque assez d’affections
pour le Roy, assez de zele pour ce Prince, mais on
adiouste aussi-tost sans Mazarin. C’est en vain
que vos creatures publient auec insolence que
les peuples choquent l’authorité Royale, ce n’est
qu’à vos deffauts que l’on en veut, Le Roy ne
peut demander plus d’amour à son peuple qu’il
en a pour luy. Tous les cœurs sont entierement
tournez vers Messieurs les princes, & l’on dit
qu’il est fort rude qu’vn Estranger dont la naissance
est inconnuë aussi bien que le merite, vueille
faire la loy aux enfans de la Maison Royale,
aux Parlemens à la Noblesse & à tous les Peuples.
Ainsi vous ne pouuez plus douter que vous ne
soyez sur le panchant du precipice, & ie lis vostre
perte escritte en gros Carracteres, quoy que
les Astrologues qui vous font la Cour vous ayẽt
promis vne felicité durable. Ie suis obligé de
vous dire nettement tout ce que ie sçay sur ce
qui vous regarde, & ie croirois vous trahir si je