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Mazarinade n° B_18_8

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Anonyme [1652], IOVRNAL ET ECLAIRCISSEMENT, des affaires presentes. , françaisRéférence RIM : M0_1761. Cote locale : B_18_8.


IOVRNAL ET ECLAIRCISSEMENT,
des affaires presentes.

Ceux qui feront reflection que le Parlement de Paris a
esté establi par les trois Estats du Royaume qui l’ont
fait le depositaire des Loix & de l’authorité Souueraine
à rendre la Iustice, trouueront que non seulement l’equiré des
loix oblige cette Auguste Compagnie de les deffendre : mais
encore tout le Royaume qui le considere comme le Protecteur
de la liberté & le depositaire de son repos & de son salut.
Aussi la grandeur de cette Monarchie ne s’est iamais maintenuë
que par la Iustice laquelle par la proportion qu’elle
donne à chaque chose cõserue ce temperament de l’authorité
Royalle & des Peuples & le Parlement estant comme l’entredeux
& le milieu de ces deux extremitez les ioint par la plus
parfaite vnion qui se trouue dans la Societé des hommes.
Les Roys mesme ayant estandu par leurs Victoires les bornes
de leur Empire n’ont pas creu pouuoir mieux asseurer
leurs conquestes qu’en establissant sur le modelle du Parlement
de Paris ces Compagnies Souueraines dans les Prouinces
afin que les Suiets fussent dautant plus portés à receuoir les
Loix du Monarque que son gouuernement estoit iuste & legitime.
Cette authorité Souueraine du Parlement estant venuë
auec la Monarchie est sous vn mesme paralelle auec l’authorité
Royalle. Ces deux lumieres se suiuent & se reflechissent
l’vne sur l’autres comme les rayons sur le corps du Soleil
qui n’ont qu’vne mesme splendeur, & vn mesme Esclat.
Aussi depuis qu’on a voulu mettre des corps estrangers
pour Eclypser cette Lumiere si pure qu’on a voulu affoiblir
l’authorité du Parlement par le Conseil, & par les fauoris
on n’a veu que desordres dans l’estat comme il n’arriue que
sterilité, que langueur & maladie sur la terre par le dereglement
des corps celestes. De puis qu’on s’est dispensé de ces
loix fondamentales du Royaume, & que par vne illusion dans