[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_18_8

Image de la page

Anonyme [1652], IOVRNAL ET ECLAIRCISSEMENT, des affaires presentes. , françaisRéférence RIM : M0_1761. Cote locale : B_18_8.



Le Duc de Beaufort fut la premiere victime qui fut immolée
à ce Ministre insolent, parce qu’il trauersoit ses desseins
& que le feu Roy en mourant luy auoit donné comme en
depost ses Enfans c’est à dire la seureté de l’Estat & toute sa
bonne fortune. Apres auoir attenté à la Personne de ce Prince
genereux par des accusations malicieusement inuentées,
Il trouua le moyen de chasser de la Cour l’Euesque de Beauuais
Compte & Pair de France à cause que l’Eminente vertu
de ce Prelat luy faisoit ombrage, & qu’il auoit desia jetté
quelques fondements de la Paix vniuerselle que le Cardinal
Mazarin a tousiours considerée contraire à tous les proiets
qu’il a fait d’establir sa fortune sur nostre ruine.
Apres ces premieres demarches il n’y a rien qu’il ne poursuiue
pour paruenir à ses desseins, & comme les Finances du
Royaume estoient son principal object, il songe à s’en rendre
le Maistre en y mettant vn homme capable de tout entreprendre
pour luy complaire a sçauoir Emery lequel violan
les anciennes Loix de l’Estat a inuenté toute sortes d’auis pour
espuiser tout le Royaume.
Cette Compagnie ayant voulu dés le commencement arrester
le cours de ce desordre, & empecher l’establissement
de ces nouueautés trauailla beaucoup pour le bien public,
mais inutilement, la Reyne ayant souffert que ces deux tyrans
se seruissent de l’authorité que le Parlement luy auoit cedée
pour enleuer le President Barillon au milieu de Paris à la
face de tous le peuple dont il auoit esté le pere & le veritable
conseruateur
Ce sacrifice fut bien tost consommé par la mort precipitée
de la victime, apres lequel suiuirent les emprisonnemens &
les exils de plusieurs autres Senateurs qui s’estoient opposez
courageusement à la violence du Ministere & deffendu la cause
publique. Loppression des peuples suiuit celle des Peres de
la patrie, & quoy que la Cour ait rendu des Arrets & fait des
remonstrances, neantmoins tous ces sages Conseils ont esté
tousiours inutiles & mesprisez rien n’estant inuioble à ce
Geant qui renuerse les loix les plus sacrées de l’Estat, abusant
en toutes rencontres du Sceau & du Caractere du Prince
qu’il fait appliquer à toutes sortes de nouueautez & de tyrannies.
Pour remedier à tant de desordres la Cour procure l’vnion