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Mazarinade n° C_12_22

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Lorraine, Charles IV de [?] [1652], LETTRES VERITABLES DV DVC DE LORRAINE, ENVOYÉES A SON ALTESSE ROYALLE, ET A MADAME LA DVCHESSE D’ORLEANS. Sur quelques Libelles publiez à Paris, descriant la conduite de son Altesse de Lorraine en France. , françaisRéférence RIM : M2_135. Cote locale : C_12_22.


sortie d’Estampes. Le Vendredy suiuant l’armée du Roy
estant arriuée à Corbeil, i’en donnay auis à V. A. le Samedy
dés la pointe du iour. A huit heures, ie luy fis sçauoir
comme tout estoit passé auec le Canon, & marchoit droit
à mon Camp. Que vos Generaux auoient à cette heure
toute liberté de retirer leurs trouppes, & que si elle vouloit
enuoyer promptement ses ordres, que sa Cauallerie
me pourroit venir ioindre. Que neantmoins ie luy laissois
à considerer si c’estoit son seruice ; que si cé ne l’estoit pas
qu’il ne le fit auec vne entiere indifference, comme le
peut certifier le Lieutenant de Valois. Ie luy dis de bouche,
que ie croyois que ces trouppes d’Estampes deuoient
aller à sainct Cloud pour plus grande seureté. L’Ennemy
s’estant presente à dix heures à mon Camp, apres quelques
escarmouches & des prisonniers faits de part & d’autre
il m’enuoya le sieur de Beaujeu, pour me faire sçauoir,
que si ie me voulois retirer comme ie l’auois dit, que
l’armée n’auoir aucun dessein sur moy. Ie le laissay six
heures sans respondre, esperant tousiours quelque secours
de vous. Il me vint retrouuer ; ie luy dis qu’il n’y auoit
plus rien à faire que d’acheuer la Comedie, & qu’elle
estoit trop bien commencée. Il me demanda de s’en retourner,
& qu’il m’engageoit sa parole que l’armée du
Roy se retireroit, si ie voulois m’obliger à me retirer apres
comme ie l’auois tousiours dit. Que pour les trouppes
d’Estampes on leur donneroit seureté d’aller à Paris. ou
ailleurs, si ie voulois promettre que ie ne me joindrois à
eux pour entreprendre contre l’armée du Roy. Comme
ie ne respondis à son gré, il me renuoya vn Gentilhomme
me redemander sa parole, afin que Monsieur de Turenne
agist ; ce que ie fis auec grande ioye, & luy dis, qu’aussi-bien
nous estions trop prés les vns des autres pour en demeurer-là,
le dispozay donc mes affaires le mieux que ie
pus, & en sorte qu’il ne parut point que mes gens eussent
enuie de ne le pas receuoir. Le Roy d’Anglererre estant
là, voulut voir ce Gentilhomme, lequel dit en sa presence,