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Mazarinade n° A_8_79

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M. L. [signé] [1649], RESPONCE, ET REFVTATION du Discours intitulé. LETTRE D’AVIS A MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS, PAR VN PROVINCIAL. , françaisRéférence RIM : M0_3443. Cote locale : A_8_79.


donc tres-vaine, & les raisons que i’ay alleguées
contre les Tyrans, inuincibles. Si donc toutes sortes de
Seigneuries sont tyranniques, qui disposent de la vie &
des biens des Sujets comme de chose acquise, & que toute
tyrannie soit iniuste, il s’ensuit que le Gouuernement
ou l’Empire Seigneurial est aussi bien que les autres Republiques,
contraire à l’ordre de l’Vniuers.
 
1. Samuel
15. 3.
Iesue. 7. 21.
[1 lettre ill.]. Samuel.
25. 9.
Ie n’ay point pris ce petit destour sans raison, Monsieur,
par luy vous comprendrez & qu’il n’y a point de vray
Gouuernement que le Royal, & quelle puissance legitime
est donnée aux Roys. Mais peut-estre que vous direz
que ie me suis mespris, & que dans ce discours, au lieu
d’establir l’authorité Royale, ie m’éforce de la destruire.
Nullement, Monsieur, en combattant contre les Tyrans
ie ne touche point aux Roys legitimes ; ie sçay bien que
ceux-cy ont vn pouuoir plus, absolu pource qu’il est iuste.
Que ceux-là semblent en auoir vn plus grand, mais il est
criminel ; que les vns agissent de Droit comme les autres
font de force, & qu’enfin le Ciel vn iour leur apprendra,
& par grace aux vns, & par supplice aux autres, qui d’eux
tous auront le mieux regné.
Cependant ie reuien à ma premiere proposition : & ie
dis que les Roys estans establis selon l’ordre de l’Vniuers,
ont naturellement vne puissance tres-absoluë, en telle
sorte qu’il ne reste aux Suiets autre chose que l’obeïssance,
ou la mort : Or quand ie parle d’obeïssance, ie le fais
sans rien excepter, pource que souuent les Roys s’emportent
à tout commander, sans exception, & punissent ceux
qui leur sont desobeïssans, en quoy que ce soit ; tellement
qu’il se rencontre des occasions où le Suiet n’a qu’à choisir
entre la mort & l’obeïssance ; & qu’il se trouue par son
propre deuoir forcé, ou de ceder, ou de mourir. C’est ce
qui arriua à Nabot Israëlite, lequel ayant refusé sa vigne
à Achab, ayma mieux perdre la vie que son heritage, &
ce que firent les trois enfans, Sydrac, Misac, & Abdenago,
lesquels aymerent mieux entrer dans vne fournaise