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Mazarinade n° C_12_14

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Mazarin, Jules [signé] [faux] [1652], LES LETTRES DV CARDINAL MAZARIN ENVOYÉES A LA REYNE, ET A MONSIEVR LE PREVOST DES MARCHANDS de la ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_2277. Cote locale : C_12_14.


peine à soustenir, s’en est adiousté vne intestine d’autant
plus dangereuse, qu’elle brusle les entrailles d’vn corps
qui n’a pas trop de toute sa force pour combattre au dehors.
I’ay creu qu’il ne pouuoit estre de bon François ny
de veritable seruiteur de vos Maiestez, qui non seulement
sans honte, mais sans crime, peust regarder les bras croisez,
la face presente des affaires, sans y accourir auec
tout ce qu’il peut auoir de forces & d’amis, & sans sacrifier
son bien & sa vie pour donner plus de moyen au Roy
de se deffendre des puissances redoutables qui l’attaquent.
 
En cette qualité, & comme le plus obligé de tous, ie
me suis preualu, Madame, de l’affection genereuse de mes
amis, & de la passion qu’ils ont d’ailleurs pour le bien de
l’Estat, à faire vn effort auec eux de mettre ensemble vn
corps de troupes assez considerables pour pouuoir estre
vtile à l’Estat dans des conjonctures si pressantes : & ie ne
puis assez exprimer à V. M. la passion qu’ils tesmoignent
de pouuoir en ce rencontre signaler leur zele & leur fidelité
par tout, & en telle maniere qu’il plaira à sa Majesté
de l’ordonner.
Apres ce premier but de seruir le Roy, que ie me suis
proposé dans mon dessein, & que i’ay mesme eu en veuë
deuant la reparation de mon honneur, i’ay songé que ie
pouuois chercher en suitte les moyens de ne le laisser pas
dauantage en compromis dans le monde, & que ie ne deuois
pas demeurer dans vn silence & vne moderation
inutile, pendant que l’on continuoit à deschirer ma reputation ;