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Mazarinade n° C_3_35

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Mercier,? [signé] [1649], LETTRE D’ESTAT DE MONSIEVR MERCIER ENVOYÉE A LA REYNE. , françaisRéférence RIM : M0_1846. Cote locale : C_3_35.


l’insolence des peuples, ou la passion déreglée des
Princes les ont enseuely dans les cendres funestes
d’vn oubly eternel, & d’vne memoire odieuse à la
posterité. Elles s’estoient eleuées par la mort d’vn
nombre infiny de nations, qui comme victimes
choisies deuoient par leur sang en arrouser les premieres
tiges : elles se sont noyées dans le mesme
sang, & les Empereurs comme leurs vassaux se
sont également trouuez perdus de dans leur ruine.
Ne parlons pas de ces anciennes Villes dont parle
sainct Augustin dans la Cité de Dieu, qui estoient
incomparablement plus belles, plus riches, plus
populeuses que ne sont ny Paris, ny Constantinople,
& neantmoins elles ne subsistent plus que dans
l’imagination des hommes, & dans le recit d’vne
histoire qui passe pour fabuleuse. Arrestons-nous
à ce que dit l’oracle diuin ; il vous publie, MADAME,
des veritez qui vous peuuent estre vtiles, & vous
apprend que l’on cherche tous les iours Hierusalem
dans Hierusalem ; que Babilone n’est plus Babilone :
& que la premiere ville du monde qui
estoit Damas, n’est plus qu’vn desert affreux, & le
repaire des bestes farouches. En moins d’vn siecle
le Royaume d’Israël changea trois ou quatre
fois de Monarque, ce peuple fut presque tousiours
dans vne continuelle captiuité, & le Prince qui le
tenoit esclaue ; par vn reuers de fortune deuenoit
bien-tost captif d’vn autre Roy. Pharaon tres-puissant
Prince, fut enseuely auec toute son armée
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