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Mazarinade n° C_3_35

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Mercier,? [signé] [1649], LETTRE D’ESTAT DE MONSIEVR MERCIER ENVOYÉE A LA REYNE. , françaisRéférence RIM : M0_1846. Cote locale : C_3_35.


dãs les eauës de la mer rouge pour auoir malheureusemẽt
affligé vn peuple que le Ciel affectiõnoit
particulierement, & ce Roy rebelle aux commandemens
de Moyse, perdit en mesme temps son
Estat, sa vie, sa Couronne, & ses sujets. Balthasar
au milieu de ses débauches, de ses yurogneries,
de ses impietez, de ses blasphemes, apperçoit cõtre
vne muraille trois doigts qui écriuẽt la cõdemnation
de sa mort, & de ses plus belles actiõs n’en font
qu’vne histoire espouuantable & tragique. Vous
estes trop Chrestienne, MADAME, pour ne pas
sçauoir que la puissance des Roys depend absolument
de celle de Dieu, que leurs cœurs & leurs
personnes sont entre ses mains, qu’il dispose comme
bon luy semble de leur Royaume, & que selon
les decrets de sa sagesse infinie ou l’ordre de sa
prouidence, il change leurs Sceptres en houlettes,
leurs dia demes en vn bandeau, & leurs couronnes
en vn voile de confusion & de des-honneur. Que
les Monarques de la terre, dit lob, ne se méconnoissent
pas dans l’eclat de leur grandeur, car Dieu
les peut aneantir en vn moment, & de Souuerains
qu’ils estoiẽt les rendre esclaues de leurs peuples,
& les ietter dans vns captiuité honteuse. Les Roys
ne sont pas tousiours ce qu’ils pensent, & si nous en
croyons à l’histoire saincte, Saül, Dauid, Iosias &
plusieurs autres n’estoient pas de grande naissance,
& ne furent considerez parmy leurs sujets qu’à
cause qu’ils auoient esté esleus de Dieu & sacrez