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Mazarinade n° C_6_52

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Mercier,? [signé] [1649], PARALLELLE DE MONSIEVR LE DVC DE BEAVFORT AVEC LE ROY DAVID. Saul percussit mille, Dauid autem decem millia, quia manus Domini erat cum illo. , françaisRéférence RIM : M0_2679. Cote locale : C_6_52.


que Samuel le demanda expressément, auec protestation
que le Ciel l’auoit choisy, & non pas les autres.
Dauid n’est pas plustost au monde, que sa vertu se fait
des ennemis sans aucun crime ; ses propres parens le
mesconnoissent, parce que son merite a désja trop d’éclat,
& le Ciel est contraint de faire des miracles, s’il
veut que la terre respecte les grandeurs de son fauory.
 
Tout le monde sçait, MONSEIGNEVR, que pour
estre le dernier de la Maison de Vendosmes, vous ne
laissez pas pour cela d’en estre la gloire, & l’honneur :
que vostre vertu releue la noblesse de vostre naissance,
comme vos actions augmentent la splendeur de vostre
sang : mais que vous trouuiez des ennemis, ou que
vous n’en trouuiez pas dans le sein de ceux qui vous
ont donné la vie, cela ne vous doit pas estonner, puis
que le Ciel vous a esleu à quelque chose de suréminent,
& qu’il est obligé pour l’interest de sa gloire, de
veiller soigneusement à la conseruation de vostre personne.
Dauid, MONSEIGNEVR, commence à se connoistre,
il ressent dedans son cœur les impulsions du Ciel,
il se resout à defendre son party, & à ruïner tous ceux
qui temerairement s’opposent à son authorité : A ce
dessein, sçachant que la guerre est declarée contre les
Philistins, il se transporte tous les iours au Camp du
Roy, il apprend les forces des ennemis, il iuge de leurs
démarches, & de leurs intentions, son zele le porte à
vanger les blasphemes que ces insolens vomissent contre
le nom du Dieu qu’il adore, & Dauid est trop genereux
pour souffrir dauantage que le Roy d’Israel
soit mesprisé des Idolatres.
Dieu n’est pas moins admirable en ses œuures, qu’il
est sage en son procedé ; il veut que Dauid soit victorieux :
mais il desire aussi que ses victoires soient miraculeuses,
& que tout le monde connoisse que son bras