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Mazarinade n° C_3_16

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N. T. [signé] [1649], LETTRE A MESSIEVRS LE VVIDAME & Gouuerneur D’AMIENS, ET D’AVQVINCOVRT GOVVERNEVR DE PERONNE, POVR LA CONSERVATION DE leurs Gouuernemens. , françaisRéférence RIM : M0_1812. Cote locale : C_3_16.


faux appas. Nous voyons des Princes deuenir les esclaues
du plus petit Sicilien qui soit iamais né dedans
la Sicile, suiure ces pas comme vn laquais suit
ceux de son maistre. Aspirer à sa faueur auec vehemence
& par le secours de cette faueur, pretendre les
les charges de cet Estat, cependant que luy-mesme
en possede la Couronne. Ie ne pense pas, Messieurs,
qu’il y ait d’homme bien sensé qui n’estime de grands
malheurs des ambitions qui agissent de cette sorte ; &
qui n’estime comme ie vous l’ay desia dit, qu’il y a
beaucoup de danger à estre exposé à de pareils accidens.
 
C’est en ce peril, Messieurs, que toute la France
vous considere auec beaucoup de crainte. Si vous la
considerez de la mesme façon, & que par cette crainte
vous veilliez comprendre l’amour qu’elle a pour vous :
ie ne doute point que vous ne luy rendiez le reciproque
de son affection, & que vous ne luy conseruiez les
places qu’on a commise à vostre vigilence, contre les
assauts de son ennemy. Outre cette affection que vous
luy deuez par celle qu’elle vous tesmoigne, par laquelle
vous estes obligez de les luy conseruer. Vostre propre
honneur vous y oblige encores vostre fidelité ne
vous peut permetre de les remettres qu’aux mains de
la mesme puissance qui vous les commit.
En cette occasion, Messieurs, ce ne vous seroit
point vne excuse legitime de dire que ne les tenans
que du Roy, vous ne les deuez rendre à d’autre, & que