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Mazarinade n° A_5_83

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Peccot-Quanesi [signé] [1649 [?]], LETTRE D’VN RELIGIEVX A MONSIEVR L’ABBÉ DE LA RIVIERE: Où luy sont enseignez les faciles moyens de faire sa paix auec Dieu & le Peuple. , français, latinRéférence RIM : M0_1893. Cote locale : A_5_83.


trahisons vous ont acquises, afin d’en reuestir le fils de celuy
qui ne vous les a procurées que pour l’establissement de sa
fortune & la ruine de la vostre. N’implorez point lors la protection
de Monsieur le Duc d’Orleans, d’autant qu’il vous
sera impuissant à vous assister, pour l’auoir bien voulu &
vous aussi. Voila la recompense qui vous attend du costé de
Monsieur le Prince.
 
Quand au Peuple, vous n’en deuez pas attendre vn traitement
plus fauorable, c’est vn lion qui ne pretend pas
moins que de vous démembrer aussi bien que le Mazarin, &
que iamais vous ne retirerez de sa resolution, qu’en prenant
des moyens capables de l’appriuoiser, dont le plus puissant
est de sacrifier à sa fureur celuy qui ne doit iamais esperer
de misericorde.
Dans la méconnoissance de vos propres defauts, vous vous
estonnerez possible, comment cét orage, ou plustost cette
rage publique est tombée sur vostre teste, veu que vous n’estes
entré en aucun employ qui l’ait pû faire naistre, que ce
n’est pas vn crime d’estre aymé d’vn Prince, ny vne action
vicieuse de profiter de sa faueur.
Ie vous diray en vn mot, que vostre mal-heur vient de
l’entiere conformité d’humeurs & d’actions que vous auez
auec Mazarin ; Et les loix de la Iustice veulent, que ceux-là
souffrent vne mesme peine, qui sont également coulpables
d’vn mesme crime. Ie ne parle point de la bassesse de vostre
extraction, en laquelle vous conuenez auec luy ; il seroit
honteux de vous la reprocher. Vne noble naissance est vn
present de la fortune, qu’il n’estoit pas en vostre pouuoir de
vous procurer, elle la donne à qui luy plaist, & ceux qu’elle
n’a pas choisis pour les en gratifier ne peuuent s’en formaliser,
ny l’accuser d’iniustice, puis qu’elle est maistresse de ses
graces ; tous ne peuuent pas naistre le Sceptre en la main,
& le Diadesme sur la teste : s’il naissoit autant de Souuerains
qu’il naist d’hommes, tous voudroient commander, &
personne ne pourroit obeyr ; il faut vne subordination des
vns aux autres, qui forme vne liaison & entretienne vne
correspondance, autrement toutes choses courroient à leur
ruine, laquelle n’est iamais plus infaillible, que quand des
personnes lassées de viure dans la poussiere où elles ont pris
naissance, ambitionnent de monter sur les trosnes, pour