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Mazarinade n° B_5_18

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R. [signé] [1652], LETTRE PROPHETIQVE Sur les affaires du temps. Presentée à Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_2253. Cote locale : B_5_18.


ne sçaurois admirer la stupidité du Parisien : Il fait
tout ce qu’il faut pour perir, & rien de ce qu’il deuroit
faire pour se conseruer : Il entretien ces malheureuses
broüilleries, parce qu’il les regarde d’vn
œil indifferent. Il a veu venir le mal à luy, il l’a
attiré, il le ressent tres cruellement : Et neantmoins
comme s’il n’estoit que le spectateur d’vne
piece, dont le dernier acte ne peut estre que
tres sanglant pour luy, il ne veut pas tourner la
veuë sur le danger eminent, qui luy pend sur la
reste. Il se mocque de ceux qui luy disent que le,
feu est en sa maison, quoy qu’il en voye la fumée
& les flammesches, & il s’amuse à discourir de la
desolation de Charonnes & de Vaugirard, auec la
mesme froideur qu’il raconteroit de la guerre, d’entre
les Tartares & les Chinois. Il est vray que ses
Magistrats, ou interessez, ou lasches, ont beaucoup
contribue à le plonger & à l’entretenir dans
cette l’etargie. Car si quelqu’vn plus sensible que,
les autres veulent se remuer tant soit peu, ils le traitent
de mutin, & les autres badauts le traitent de
ridicule. On a beau dire à ces pauures hebetez
Cherchons vn remede au mal qui nous accable,
terminons nos miseres, prenons party auec Dieu
ou auec le Diable. On n’en a que cette response.
Que voulez vous qne ie fasse. Ie diray plus, c’est,
chose estrange qu’ils sont si enchantez, par ie ne