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Mazarinade n° B_5_18

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R. [signé] [1652], LETTRE PROPHETIQVE Sur les affaires du temps. Presentée à Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_2253. Cote locale : B_5_18.

sçay quel charme, que ne prenant point les armes
pour leur defense, ils se laissent quelque fois persuader
de les prendre pour celle des Mazarins. Nous
sçauons que ces traisses à leur patrie ont l’audace
d’armer de la canaille, & de solliciter le bourgeois
à faire emotion contre les gens de bien sous pretexte
de paix & de seruice du Roy ; Et il est certain
que le Mazarin qui estoit prest à s’esloigner, sans cela,
ne tient bon que dans l’esperance de quelque
grand coup, qu’ils luy promettent. O Paris que
tous les peuples de la Campagne, que toute la
France, ont grand suiet de se plaindre de toy! Les
entends tu pas qui te crient ? ; Esueille toy vn peu
grosse & pesante masse, cause de ta ruine & de la nostre.
Te voila bloqué par tes amis & par tes ennemis :
Ne sens tu pas que tu es reduit à la faim ; On pilles
on assomme ceux qui t’apportent des viures, preuiens le
Mazarins, fais vn effort, ronfle seulement ; & tu escarteras
les chiens qui te deuorent de tous costez, Reconnois
enfin ta puissance ; tu ne manque ny de force ny
de moyens, tu ne manque que de courage ; Et l'on ne
demande pas que tu en ayes beaucoup, il ne t’en faut
que pour prendre vne resolution descisiue de quelque sorte
que ce puisse desire. Resous toy donc vne fois à faire
vn peu plus que des Assemblees de Parlement, & des
Chansons de Pont-neuf : Autrement tu seras l’execration
de la France, le vil ioüet de la Tyrannie, &