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Mazarinade n° C_3_82

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S. D. L. [signé] [1649], SVITTE ET SECONDE LETTRE DV BON PAVVRE A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M2_195. Cote locale : C_3_82.


du bruit ; le silence luy plaist, & c’est où il veut estre
adoré de vous aussi bien que de moy, iusqu’à ce qu’il
fasse rendre conte à vostre Majesté non seulement de
tant de pertes qui sont faites & qui regardent sa Gloire
& le salut des ames, mais sur tout des blasphemes
de tant d’impies dont vous laissez regner impunément
les crimes & les scandales.
 
C’est, MADAME, ce qui m’afflige le plus & qui
m’affermit tous les iours au dessein de mon destachement
de toutes les choses du monde, tandis que vous
abandonnez les Pauures, qui sont les precieuses reliques
du Fils de Dieu, & qui gemissent encor quelque
fois, mais inutilement aux portes de ces pieuses disgraciées,
qui estoient icy vos Tresorieres & les Distributrices
fidelles de vos Charitez passées, auant que la
verité (s’il est vray comme on le dit) fust deuenuë
vostre ennemie par les suggestions pernicieuses de
ceux qui vous conseillent.
Elles ont cependant de quoy se consoler de se voir
esloignées de vostre Majesté, puisqu’il n’y a point de
bannissement veritable que celuy que fait Dieu des
ames en les priuant de ses graces. Mais il n’y a point
de temps qui exempte personne de faire du bien, &
l’on se trompe si l’on croit que dans la presse des menaces
& des approches des necessitez de l’auenir, on
doiue si soigneusement veiller à la reserue, que sans
songer aux autres, on ne trauaille que pour soy. Tout
b/> au contraire, tant plus que nous approchons de la fin,
nous sommes obligez d’imiter ceux qui changent de
logement, qui voyant la cheute prochaine & la ruine