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Mazarinade n° A_5_45

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S. D. L. [signé] [1649], SVITTE ET SECONDE LETTRE DV BON PAVVRE. A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M2_195. Cote locale : A_5_45.


conduisent à la possession de l’heritage qui ne perit
iamais. Toutes les autres choses ne nous peuuent rendre
immortels, & ce lieu d’où nous deuons passer
n’est point à nous, mais bien celuy où l’esperance des
choses Diuines, nous en donne des asseurances tres-certaines.
 
Oserois-ie bien vous dire, MADAME, que vostre
Majesté est incomparablement plus pauure que
moy. Car ce n’est pas celuy qui possede le moins,
mais bien celuy qui desire le plus, qui merite le nom
de pauure.
C’est pourquoy ces Hebionites qui voulant estre
heritiers des erreurs des Iuifs, par vn orgueil affecté
se firent ambitieusement appeller Pauures, ne le furent
iamais en effet.
Il ne suffit pas mesme de tout vendre pour donner
aux Pauures & pour se faire vn tresor au Ciel, il faut
encor suiure Iesus Christ en renonçant à tous autres
sentimens qu’aux siens.
Les Apostres n’ont pas seulement tout quitté,
mais mesme le desir d’auoir.
Et pour moy, MADAME, ie ne veux rien tenir
afin de tout obtenir ; & bien que ie n’aye rien, ie ne
laisse pas de posseder toutes choses.
Mais comme c’est vne grace que Dieu ne fait pas à
tout le monde, ie n’ay garde de m’en glorifier. Ie serois
content si la continuation de tant de plaintes, ne
venoit point interrompre le silence de mes Oraisons ;
Il est impossible, MADAME, de mediter comme il
faut sur les merueilles des bontez de Dieu au milieu