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Mazarinade n° B_10_21

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V. D. E. B. [signé] [1652 [?]], LETTRE ADRESSÉE A MONSEIGNEVR L’ARCHEVESQVE DE PARIS. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_10_21.


Cela se voit tous les iours, à vostre confusion, dans
vos Eglises, mesmes les plus regulieres. Tels cocquins
de Badaux, sans contenance, s’y amûtans comme
chiens, & ne s’y soucians de rien moins que de Dieu,
ains se rians, & sifflans, auec injures, ceux qui leur remontrent
leur devoir.
 
Et moy de la part du mesme Dieu, autant, ou plus,
(s’il faut ainsi parler) jaloux de sa gloire que iamais,
(principalement en France, l’ayant infiniment plus
gratifiée qu’il ne fist onques la Iudée) quoy que le
moindre de ses seruiteurs, ie vous conduiray, s’il vous
plaist, par la main dans toutes vos Eglises, tant regulieres
qu’irregulieres (vous m’entendez) pour vous faire
voir, non seulement lesdits portraits rehaussez de nouvelles
execrations ; mais bien d’autres, qui vous diversifieront
tellement la veuë, que vosdites Eglises ne paroistront
que temples de Venus, remplis de ses Courtisans
& Courtisanes, & ornez de tapisseries convenables
à cette celebre putain, mesme lors que le Dieu de
pureté y est dans son Trône : Invention de sorciers &
de sorcieres, pour le contre pointer. Ce qui est autant
veritable que la presente, & qui ne procede que
de vostre premiere Licence, suiuie de sa sœur germaine,
dame Negligence ; n’osant vser de correction & seuerité,
là où rencontrez vostre foible ; ny affronter les puissances
tyranniques, libertines, impies & déreglées ; non
plus que s’opposer à leurs pernicieux desseins, crainte
de reproche ; comme des Leons, Chrisostomes, Ambroises,