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Mazarinade n° C_1_29

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Anonyme [1649], LA CONIVRATION DE LA MAISON D’AVTRICHE, CONTRE LA LIBERTÉ DE L’EVROPE en la derniere élection faite à Ratisbonne le 22. Decembre 1636. Auec les artifices & nullitez de cette eslection en la personne du Roy de Hongrie, Ferdinand, pretendu Roy des Romains. , françaisRéférence RIM : M0_756. Cote locale : C_1_29.



La troisiéme nullité, le Duc de Bauiere n’a aucun droict ny
jurisdiction de donner sa voix, attendu qu’il est Eslecteur par force,
& qu’il n’a esté esleu ny approuué par aucune diette ; mais au
contraire rejetté, & que l’Eslectorat luy est contesté par le fils du
Comte Palatin, qui est le legitime Eslecteur.
La quatriéme nullité, l’Archeuesque de Cologne ne peut donner
sa voix, ny estre Iuge, à cause qu’il est interessé en cette Eslection,
& qu’il est partie auec son frere le Duc de Bauiere, contre
les enfans du feu Comte Palatin, dont ledit Duc a injustement
vsurpé les Estats auec la dignité d’Eslecteur : Et quoy que l’Empereur
luy ayt conferé l’Eslectorat ; ç’a esté par l’enuie d’Espagne
sans aucune forme de Iustice, contre la rigueur des Statuts de
l’Empire, & parrant c’est vne chose indecise, & qui n’a pas esté iugée ;
dont il s’ensuit que l’Eslection est nulle, tant de la part de
l’Archeuesque de Cologne, que du Duc de Bauiere, lequel ne
doit tenir de rang, ny occuper de place dans le College Effectoral.
De plus, ledit Archeuesque est le principal pensionnaire d’Espagne,
& à le cœur tellement lasche, & les sentimens Espagnols,
qu’il a permis à l’infame harpie d’Alemagne le Comte d’Ognato,
non seulement de faire incorporer aux Estats d’Espagne le Comté
de Sarbruch, & le Duché des deux Ponts ; mais aussi toutes les
terres qui sont au deçà du Rhin, qui releuent de l’Empire.
La cinquiéme nullité est, parce que le Duc de Saxe, & le Marquis
de Brandebourg, ont fait leurs Declarations au traité de
Prague, & ailleurs, qu’ils n’entendoient en aucune façon pouuoir
donner leurs voix pour eslire vn Roy des Romains, qu’apres
vne amnistie & vne paix generalle ; Et que si par malheur ils
estoient surpris ou contraints de faire autrement, qu’à l’instant &
dés lors & tousiours, ils reuocqueroient ce qu’ils auoient fait, &
feroient au preiudice desdites Declarations, & le protestoient
estre nul.
Or est-il que les Eslecteurs de Saxe & de Brandcbourg, ayant
enuoyé leurs Deputés à Ratisbonne, persuadez par l’esclattant
pretexte d’vne paix generalle, leurs auroient tres-expressément
enjoint de ne conclure aucune chose dans les assemblées, mais de
leur enuoyer par escrit les propositions de la diette, & apres les