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Mazarinade n° A_7_42

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Anonyme [1649 [?]], SVITTE DV SILENCE AV BOVT DV DOIGT. , françaisRéférence RIM : M0_3674. Cote locale : A_7_42.


du Cardinal. La Combalet qui commençoit à
prendre vn peu d’ascendant sur l’esprit de son oncle,
rencontrant vn iour Madame de Montbason qui sortoit
de son Cabinet, luy dit mille iniures, & la gourmanda
fort de la liberté qu’elle prenoit de tendre au
Cardinal des visites si trequẽtes & si particulieres. Mais
lors quelle sceut qu’il auoit donné cent Louys d’or à
Mademoiselle Nanon, confidente de Madame de
Montbason & de ses amours, parce quelle estoit venuë
sçauoir de luy à quelle heure sa maistresse le pourroit
voir, elle pensa desesperer. N’en parlons plus, pais.
 
C’est vne maxime de ceux qui gouuernent les Rois
pendant leur minorité de les instruire dans l’ignorence
des choses qu’ils deuroient parfaitement sçauoir pour
se rendre grands Princes, afin d’estre tousiours maistre
de leurs personnes, & de conduire vn Estat que le Monarque
n’est pas capable de regir. Mais il est beaucoup
plus dangereux de les esleuer dans la diuersion & l’animosité
de leurs peuples, & dans des occupations indignes
de la grandeur de leur Sceptre. C’est les moiens
desquels se sert le perfide Mazarin pour regner, ne souffrant
& ne trouuant aupres la personne du Roy que de
ses confidens & de ses Creatures, qui ne l’entretiennẽt
& ne luy parlent que de niaiseries, de sottises, de bagatelles
au lieu que les Roys ne deuroient entendre, ny
voir que des belles maximes de Moralles & Politique.
Philippe reprenoit autrefois Alexandre son fils de ce
qu’il sçauoit trop bien la Musique, & desappresent l’õ
pouroir blasmer le Roy de ce qu’il ioue si parfaitement
aux quille qu’il en abat tous les coups huict : on ne scait