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Mazarinade n° B_6_48

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Bourbon-Condé, Anne Geneviève de (duchesse de Longueville) [?] [1650 [?]], APOLOGIE POVR MESSIEVRS LES PRINCES, ENVOYEE PAR MADAME DE LONGVEVILLE A MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_126. Cote locale : B_6_48.


APOLOGIE
POVR MESSIEVRS
LES PRINCES,
ENVOYEE PAR MADAME
DE LONGVEVILLE
A MESSIEVRS DV PARLEMENT
DE PARIS.

MESSIEVRS,
Puisque l’innocence est vne consolation que l’on ne sçauroit oster aux
gens de bien, lors que l’iniustice les persecute : Ie ne doute point que
Messieurs mes Freres & Monsieur mon mary ne trouuent beaucoup de satisfaction
dans le mal-heur ; & qu’au milieu de la calamité qui les afflige,
ils ne reçoiuent vn extrême soulagement du bon tesmoignage de leur conscience.
Mais comme il ne suffit pas à la vertu de n’estre point coupable,
lors qu’elle est calomniée, & que rien ne doit estre plus cher aux gens qui
font profession d’honneur, que le soin de leur reputation, principalement
aux Princes que Dieu tire du commun, afin que leur vie soit l’exemple
de leur siecle & de leur posterité. Ie serois indigne de ma naissance,
du nom que ie porte, & de la qualité de sœur & de femme, si sçachant
combien est grande l’innocence de Messieurs mes Freres & de Monsieur
mon mary, ie n’employois à les deffendre la liberté de parler, qui est la
seule chose qui me reste, & si me trouuant exactement informée de la verité,
ie ne faisois clairement connoistre combien sont faussés & ridicules
les accusations dont on a tasché de noircir leur reputation & leur vie. Et
certes ie m’y trouue d’autant plus obligée, que tout commerce [1 mot ill.] est
interdit, se voyant enuironnez de Gardes, & obseruez iusques aux