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Mazarinade n° A_8_30

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La Colombière, Marc de Vulson de [?] [1649 [?]], RAISONS D’ESTAT, Contre le Ministere Estranger. , françaisRéférence RIM : M0_2962. Cote locale : A_8_30.


est d’y appeller des Estrangers. Ce qu’il fortifie par vne longue suite
d’exemples, faisant voir que tous les Estats qui les ont receus,
ont esté renuersez par eux, ou par les diuisions ausquelles
ils ont donné naissance : parce que tout ce qui n’est pas de mesme
nature que le reste est vn principe de diuision & toute diuision
emporte auec soy la ruine de la chose diuisée. C’est pour quoy
en toutes les Republiques bien policées, les Estrangers n’ont point
esté admis. Vous ne sçauriez douter de celle des Hebreux, puis que
ie vous ay desia fait voir l’auersion qu’ils y auoient, & le conseil de
leurs Sages sur cela. Ou s’il reste encore quelques scrupules, escoutez
la defense qui en fut faite au peuple, lors que Dieu luy promit
vn Roy. Tu ne pourras, dit le Seigneur, élire vn Roy d’vne nation Estrangere :
mais tu le choisiras parmy tes freres.
 
Escriture
Saincte.
Les Parthes ont tousiours eu de l’auersion pour les Estrangers,
& les Atheniens n’ont pas mesme voulu leur donner l’entrée de
leur ville. Et à cette loy de Solon, Pericles adiousta, que ceux là
seulement fussent faits Citoyens d’Athenes, qui seroient nez de
pere & de mere Atheniens. De sorte que Negoras eut de la peine,
apres beaucoup de bien-faits & de seruices rendus à la Republique,
d’y estre admis au rang des Citoyens. Apres quoy il encherit
sur les autres, & fit vne Loy, par laquelle les Bastards estoient priuez
des droits de la Bourgeoisie, quoy qu’il la viola, par apres
tout le premier en faueur d’vn Bastard, qu’il laissa pour son successeur.
Voyez iusques où alloit la delicatesse des Anciens, quand il
falloit estre estimé Citoyen de leur Republique.
Parthes.
Atheniẽs.
Les Lacedemoniens & les Thebains, par l’ordre de Lycurgue,
donnerent l’exclusion des charges de leur Republique aux Estrangers.
Les Spartes obseruerent si exactement cette loy, qu’ils furent
appellez Dirinoxenes, c’est à dire, comme vous sçauez, Inhospitaliers,
Et si quelques Citoyens sortans de Sparte sejournoient
chez les Estrangers, ils estoient punis de mort, pource qu’ils s’estoient
exposez & mis en danger de s’infecter de leurs vices, & de
les rapporter parmy les Concitoyens.
Lacedemoniens.
Thebains.
Sparthes.
Les Egyptiens ne vouloient point auoir de commerce auec eux.
Et les Romains enfin les consideroient tousiours cõme indignes de
porter les marques de leurs Citoyẽs. C’est pour cela qu’vne de leurs
anciennes Loix leur defendoit monter sur la muraille de la ville.
C’est pour cela que Marcellus Consul ne put souffrir qu’vn Estranger,