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Mazarinade n° C_7_3

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Anonyme [1649], DECISION DE LA QVESTION DV TEMPS. A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_871. Cote locale : C_7_3.


Calices, & au Ciboire où repose le Corps de Iesus-Christ ? sans
parler des autres prophanations insolentes, & sa crileges, qui y ont
esté commises ? Et puis l’on dira que cela est iuste ! Et puis l’on
asseurera vostre Majesté, qu’il n’y a point matiere de peché
veniel ! Va flateuse, mais sacrilege & abominable Theologie ! Allez
esprits de tenebres, instrumens d’Enfer, demons déguisez,
Athées execrables. Si l’on va au Ciel par cette voye, quel chemin
faut-il tenir pour aller en Enfer ? Si l’on opere son salut parmy
les vols, les meurtres, les viols, les rauages, les sacrileges ;
quelles actions faut-il faire, pour fabriquer sa torture, & trauailler
à sa damnation ? Si c’est la conduite qu’il faut tenir, pour viure
auec les Anges & les Bien heureux ; Enseignez nous celle, qui
rend les hommes compagnons des Diables, afin que nous taschions
de l’éuiter ?
 
Mais il semble, Madame, que ie voy vostre Majesté rougir, &
d’vn mouuement de colere, respondre, qu’elle ne participe point à
tous ces crimes, ausquels elle ne voudroit pas mesme penser : qu’elle
ne les a point commandez, au contraire, qu’elle les improuue,
& les deteste. Ie ne doute point qu’il ne soit ainsi ; mais mon souhait
seroit, que cette excuse, quoy que veritable, fust legitime deuant
Dieu, pour le repos & la décharge de vostre conscience. Oüy
Madame ! Et plust à Dieu que ce fust assez pour satisfaire à cette
supréme Iustice, deuant laquelle les Rois ne sont pas plus fauorable
ment traittez que les autres hommes.
Mais vostre Majesté est mieux instruite que cela, elle sçait trop
bien, & ses Directeurs ne peuuent pas dire le contraire, que les fautes
des seruiteurs sont imputées au Maistre, lors qu’illes peut corriger,
qu’il le doit & ne le fait pas. Qu’Heli dans l’Escriture mourut
malheureusement, pour auoir toleré les crimes de ses enfans.
Que les loix Diuines & humaines, punissent les Capitaines, pour
les outrages causez par leurs Soldats, encore qu’ils ne soient pas
commis en leur presence, qu’ils les desendent, & qu’ils en ayent
du déplaisir. Que les Princes sont responsables, de toutes les fautes
de ceux qui agissent sous leur conduite. Et encore qu’ils n’ayent
point de Superieur, de la Iustice duquel ils releuent, & dont ils apprehendent
les chastimens, leur condition en cela en est dautant
plus dangereuse, plus à craindre & plus à plaindre, qu’ils ont pour
Iuge de leurs actions celuy qui en est le tesmoin. Que le mesme