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Mazarinade n° A_2_32

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Anonyme [1649], DECISION DE LA QVESTION DV TEMPS. A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_871. Cote locale : A_2_32.


qu’elle est homicide, de tant d’ames qui perissent, & responsable
à la Iustice de Dieu & à celle du Roy, de toutes les cruautez, les
vols les viols & les sacrileges qui ont esté exercez, & qui continuent
sous vostre authorité. Ainsi toute la difficulté conciste, à
sçauoir s’ils sont rebelles ou obeissans, ce qui ne se peut mieux
cognoistre qu’en examinant ce que c’est que Rebellion, & quels
sont ses effets.
 
On appelle Rebellion, vne desobeyssance des Subiets aux loix &
aux ordonnances iustes & legitimes de leur Souuerain. Vn souleuement
des peuples contre leur Prince, qui a main armée attentent
à sa personne sacrée, ou troublent le repos de son Estat. Qui se cantonnent
dans les Prouinces, pour y establir vne republique. Qui appellent
l’Estranger à leurs secours en se mettant sous sa protection,
ou luy liurent entre les mains les Villes & les Prouinces, en le recognoissant
pour leur Roy, au preiudice de celuy que Dieu leur a
donné, & auquel ils sont tenus d’obeyr. On appelle Rebellion, lors
qu’on ferme les portes de la Ville à son Roy ; qu’on le chasse de son
Palais ; qu’on le poursuit à main armée ; qu’on se laisse corrompre
par l’Estranger, & esleuant ses enseignes au milieu du peuple, on
employe & vie & biens pour son seruice.
Voyla, Madame, le Tableau au naturel de la rebellion, voyla sa
naïfue peinture auec ses veritables couleurs. Que vostre Maiesté
meintenant les considere l’vne apres l’autre, & auec la force de cét
esprit, dont elle a coustume d’vser au iugement des choses de cette
importance, elle voye s’il y en à quelqu’vne, dont elle puisse faire
reproche au Parlement, ny aux Parisiens ? Ou sont les loix & les
ordonnances dont ils se soient rendus refractaires ? Au contraire,
on les veut faire criminels de ce qu’ils en demandent l’execution,
pour l’honneur & le bien du Roy, & celuy de tous ses Suiets.
Quel attentat ont-ils commis contre la personne Sacrée du
Roy ? Ont-ils de l’auersion pour ce Prince si parfait & de corps
d’esprit ? ils le demandent auec souspirs. L’ont-ils chassé de son Palays ?
Ils se plaignent de son enleuement. Ont-ils refusé de contribuer
aux necessitez de la guerre ? Ils se sont espuisez & reduits
à la besace pour y subuenir. Ont ils faict des ligues pour perdre
l’Estat ? Ils ne font que des remonstrances pour sa conseruation
contre ceux qui le ruinent. En fin, se sont ils armez pour l’Estranger ?
Luy ont-ils fourny à soubsmain des hommes, de l’argent