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Mazarinade n° C_7_44

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Anonyme [1649 [?]], DISCOVRS SVR LA DEPVTATION DV PARLEMENT, A Mr le Prince de Condé. , françaisRéférence RIM : M0_1147. Cote locale : C_7_44.


& de l’vnion parfaite qu’ils ont iusques icy gardée
auec cét illustre Corps, qu’ils n’en abbattent l’authorité, ou
par la prescription de tous les gens de bien, ou par quelque
creation nouuelle, comme on commence desia de nous en
menasser. Que si cela arriue, qui ne void qu’il ne restera plus
de rempart pour la liberté publique ? qu’il n’y aura plus d’azile
qui soit inuiolable pour conseruer les innocens, & les
opprimer ? que les Prouinces seront de nouueau exposées à
l’auidité insatiable des Partisans. En vain on reclamera l’authorité
des Loix, elles seront trop impuissantes pour secourir
les foibles, & l’honneur des femmes, la pudicité des Vierges,
nos biens & nos vies, seront la proye du Tyran qui s’éleue,
& des complices qui fauorisent ses desseins.
 
Il ne faut point douter que toutes ces choses n’arriuent, si
le Parlement est vne fois opprimé ; Et quand ie songe à cette
lâche Deputation ; il me semble desia qu’elles sõt arriuées ;
mais d’autre-part, lors que ie fais reflexion que cette Deputation
n’a pas esté l’ouurage de tout le Parlement, que le
plus grand nombre y a contredit, & que la plus-part des Enquestes,
& des deux Chambres des Requestes du Palais, ont
refusé genereusement de deputer. Quand ie me ressouuiens
que ce n’a pas tant esté vne Deputation du Parlement de Paris,
qu’vne Caballe formée de quelques particuliers, corrompus,
timides, esclaues, & despendans de la Cour, ie sens
mes esperances renaistre, & ie me fortifie dans cette creance,
qu’il reste encor des gens de bien dans la Compagnie,
qui n’ont pas flechy le genoüil deuant Baal, & qu’on n’a pas
veu à Sainct Germain, aller à l’adoration infame du Cardinal ;
que le plus grand nombre ayme le public, & ne souffrira
point que la liberté soit opprimée. On ne peut pas leur
reprocher la Paix qu’ils ont consentie, elle estoit en quelque
façon necessaire pour le bien de l’Estat & de Paris, & pour
ne pas tomber dans la puissance de quelques Generaux qui
ont trahy vne si bonne cause, par les intelligences secrettes
qu’ils ont tousiours conseruée auec la Cour, par le mauuais
vsage, pour ne pas dire honteux, ou le larcin de nos deniers,