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Mazarinade n° E_1_32

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Anonyme [1650], LA TROISIESME LETTRE DV CHEVALIER GEORGES A MONSIEVR LE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : M0_2099. Cote locale : E_1_32.


toutes choses, & qu’a present vous auez
suiet de les craindre.
 
Vous estiez en ce temps la dans l’abus qui
a esté commun à toute la Cour, que dans trois
marchez Paris seroit affamé, que le pauure
demanderoit du pain au riche, de la mesme sorte
que le volleur demande la bourse au passant,
que le peuple regarde le Parlement
comme son bourreau, & qu’enfin il vous le
liureroit pour vostre vengeance & pour la sienne ;
mais voila douze marchez passez, & Paris
subsiste, le pauure demande, & reçoit
l’ausmosne comme autrefois, le peuple regarde
le Parlement comme son Pere, loin de
vous le vouloir mettre entre les mains, il
exposeroit mille vies pour luy & feroit des vœux
pour vostre perte, si elle estoit necessaire à sa
conseruation. Quoy, Monseigneur, vostre
Altesse ne sçait elle pas que ce sont les biens-faits,
& non pas les mauuais offices qui gaignent
les volontez, le peuple n’est pas extremement
esclairé ; mais il est sensible, il n’est
point si stupide qu’il ne sçache faire le discernement
que les bestes mesmes-font entre ceux
qui leurs donnent à manger, & ceux qui les battent.
Vous euez vne armée de brigands, & de sacrileges,
& le Parlement en a vne de gens qui
payent, & qui ne font du mal qu’aux ennemis.
Vous auez vne armée ou il y a quantité d’estrangers,