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Mazarinade n° A_3_19

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Anonyme [1649], LE BANDEAV LEVE DE DESSVS LES YEVX DES Parisiens: Pour bien juger des Mouvemens presans; & de la partie, qu’eux & tous les bons François y doivent tenir. , françaisRéférence RIM : M0_574. Cote locale : A_3_19.


LE BANDEAV LEVE
DE DESSVS LES YEVX DES
Parisiens :
Pour bien juger des Mouvemens presans ; & de la partie, qu’eux &
tous les bons François y doivent tenir.

LES Rois pour avoir les mains bien longues, ne les ont pas
moins fortes : sur tout en France, où les Sujets n’ont jamais
présumé de pouvoir vaincre leur Maitre : Ce nom de Roy
imprimant vne telle terreur, mesmes dans les esprits plus audacieux,
qu’il ne s’en est point trouvé qui l’ayent osé directement
choquer, mais seulement sous le pretexte d’vne reformation le
plus souvent imaginaire, decrians d’ordinaire le gouvernement
present, & amusans la populace de l’esperance d’vn meilleur & du
bien public : Au lieu de quoy ces entreprises contre ceux qui gouvernent,
se terminent toujours à la ruїne du peuple qui s’est laissé
abuser à cette fausse apparence : bien loin d’apprendre des exemples
passez ; que ces reformateurs n’ont jamais tendu qu’à leurs
fins particulieres, qu’ils ont en definitive bien sceu distinguer des
generales, dont ils couvrent leurs mecontantemens.
Il faut estre bien jeune, ignore l’histoire, ou avoir oublié ce que
nous avons veu & apris de nos peres, pour douter de cette verité.
Aussi, la Majesté de nos Rois est-elle l’image de la Divine : celuy
qui attaque l’vne, se prend à l’autre. Et comme il n’y a peint de juste
cause de blasphemer contre Dieu, il n’y en a point de s’ataquer
à la puissance Souveraine par luy ordonnée : Si l’on en permet la
moindre ouverture, la Royauté cesse de l’estre & demeure litigieuse
entre ceux qui estoient Sujets, & celui qui estoit Roy, mais ne
sont plus ny l’vn ny l’autre, puisque leur condition depend de la
decision de ce qu’on veut mettre en question, pour sçavoir qui est
celai qui en doit estre creu. Il n’y a point de remontrances, quelque
humilié qu’elles puissent feindre, qui lorsqu’on cesse d’obeïr
netoient des rebellions, non guéres dissemblables des teverences
que faisoient les Iuïfs au Sauveur du monde en le [1 mot ill.]. Les
prieres nous sont bien permises, mais si elles ne sont pas trouvées