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Mazarinade n° A_6_9

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.


les Grands qui doiuẽt rendre compte à sa Iustice, de l’administration
de cette eminente qualité, qu’il leur a donnée
par dessus leurs freres, deuroient souhaitter, s’il se
pouuoit faire, que leurs yeux fussent comme ceux de
Dieu, ausquels rien ne peut estre caché, non pas mesme
les pensées les plus secrettes de nos cœurs.
 

XI.
Mais ce n’est pas assez d’escouter les remonstrances &
les plaintes, il y a en suite obligation d’y mettre ordre &
de trauailler au soulagement. Vn Medecin ne seroit pas
beaucoup à rechercher ny à estimer, qui apres auoir
escouté vn malade dans le recit de ses douleurs, & luy
auoir fait cent demandes sur les accidents diuers de son
indisposition, s’en retourneroit sans luy rien ordonner.
Il se trouueroit peu de seruiteurs qui voulussent s’engager
dans vne maison, dont le pere de famille au lieu de
leur donner du pain, ne s’opposeroit pas à ceux qui le
leur rauiroient, où mesme permettroit de le leur rauir.
On peut former mille autres comparaisons, tirées
des diuerses conditions des hommes qui portent
superiorité, & qui sont toutes assemblées, vnies & confonduës,
dans la Royale & souueraine. De cela nous
auons vn beau document dans l’Escriture Sainte, lors
que les familles dans leurs necessitez ayant besoin d’vn
Roy, & choisissant entr’elles, celuy quelles iugeoient
le plus digne de cette grandeur, il leur respond en cette
sorte, Ie ne suis pas Medecin, il n’y a point de pain
dans ma maison, faites élection de quelque autre pour
vostre Roy. Monstrant par cette façon de parler, que
comme vn Medecin doit donner des remedes aux malades,