[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_6_9

Image de la page

Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.


à sa pieté naturelle, & vser de seuerité sur vn peuple
innocent, seduitte qu’elle est par vn conseil interesse :
A quoy n’est elle pas obligée & que ne doit-elle pas
faire, pour la descharge de sa conscience deuant Dieu,
& le repos de son salut eternel ? Estant certain par principe
Euangelique, Chrestien & naturel, que tous les pechez
qu’vn Prince peut commettre contre son deuoir
en l’administration de son Estat, les Regents qui representent
sa personne les commettent, s’ils ne s’acquittent
des mesmes deuoirs.
 

XVII.
De ces Maximes generales & vniuerselles, i’en tireray
quelques particulieres, pour l’esclaircissement & le
repos de la conscience de la Reyne Regente, dans les
occasions deplorables de nos iours, & que nous auons
de la peine à croire, encore que nous les voyons & les
souffrions, tant elles sont extraordinaires & sans exemple.
Premierement : Que sa Majesté est obligée à la
iustice de Dieu, pour ne point parler de celle du Roy,
d’esloigner le Cardinal Mazarin, de sa presence, de
son Conseil, de sa Cour, & de son Estat. Toutes les
loix conspirent ensemble pour ce subject. Toute l’Europe
n’a qu’vn cœur & qu’vne langue pour demander
cét acte de iustice. La guerre & la diuision des Royaumes,
l’exige pour son Vnion & pour la Paix. La misere
dans laquelle les peuples gemissent, à peine peut par
autre voye trouuer son soulagement. L’Auersion Vniuerselle
des grands & des petits, sans excepter les Officiers
de leurs Majestez, ny ceux mesme qui semblent
luy estre les plus fauorables & ses propres Domestiques,