[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_10_7

Image de la page

Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1652], LE VRAY-SEMBLABLE SVR LA CONDVITE DE MONSEIGNEVR LE CARDINAL DE RETZ. , françaisRéférence RIM : M0_4081. Cote locale : B_10_7.


publique qu’il n’y a pas fait obstacle ; est-ce le Cardinal de Retz qui fomentoit
la diuision dans le Party, si elle a esclatté sans comparaison d’auantage
depuis qu’il ne s’est plus meslé des affaires ; est-ce le Cardinal de
Retz qui broüilla à Orleans Messieurs de Beaufort & de Nemours ; est-ce
lui qui a obligé depuis quatre iours la pluspart des Officiers generaux
de l’Armée de Monsieur le Prince de quitter son seruice ; a t’il produit
toutes ces disputes bizares qui enrichiront vn iour vn Catholicon, & qui
rendront ridicule vn Conseil qui deuroit estre fort serieux, est-ce le C.
de Retz qui oste la reputation de la cause commune par l’establissement
dans le Conseil de la Lieutenance generale de Ministres decriez &
haïs dans le public ; n’y a t’il pas beaucoup de raison de se persuader que
les pas dans lesquels on a voulu engager Monsieur & le public, comme la
Lieutenance generale, la Preuosté des Marchands, & le Gouuernement
de la Ville, n’ont esté souhaittez que pour en tirer des conditions plus
auantageuses de la Cour ; peut-on, disie, en douter voyant le peu d’effort
que l’on a fait pour soustenir des demarches d’vne si grande consequence ;
enfin seroit-il possible que toutes les affaires du Party fussent tombées
dans vne déplorable decadence depuis que le Cardinal de Retz ne
s’en mesle plus, s’il eust esté la cause de leur ruyne quand il estoit tous
les iours à Luxembourg, cela peut-estre vray, mais il faut auoüer que
cela n’est pas vray semblable.
 
Ie ne puis passer sous silence le murmure qui s’esleua contre le Cardinal
de Retz sur le sujet de la retraite de Monsieur de Lorraine, & ie me
donne la gloire à moy-mesme de ne m’estre pas laissé surprendre à des
impostures dont les Autheurs mesmes rougirent par la declararion publique
de Monsieur, deuant mesme que le particulier en fust conneu, ie
ne pouuois comprendre qu’vn soupçon de cette nature eust tomber
sur Monsieur le Cardinal de Retz, ie voyois que son interest estoit que
Monsieur eust toute la consideration du Party, que Monsieur le Duc de
Lorraine demeurast dans ses interests, peu affectionné à Monsieur le
Prince, & auec qui par consequent il pouuoit auoir des liaisons tres-estroites,
il m’estoit impossible de trouuer des raisons qui peussẽt l’auoir
obligé de contribuer à ce changement, ie trouuois mesme des contradictions
dans tout ce qu’on disoit contre luy sur ce sujet ; qu’elle apparence
qu’vn homme qui ne trauailloit tous les iours, à ce que disoient ses ennemis,
qu’à broüiller Monsieur & Monsieur le Prince, se peust oster à soy-mesme
l’instrumẽt le plus puissant & le plus certain de son dessein, quelle
apparence que le Duc de Lorraine se soit plustost retiré du seruice de
Monsieur par les conseils du Cardinal de Retz, que par le refus de ses
places que Monsieur le Prince luy auoit promis de luy rendre, & par le
mescontentemẽt qu’on luy donnoit tous les iours à dessein, selon les regles
de la Politique ordinaire, il y auroit bien de la difficulté à prouuer