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Mazarinade n° B_2_32

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Anonyme [1652 [?]], LA DISCVSSION DES QVATRE CONTROVERSES POLITIQVES. I. Si la puissance des Roys est de droict Diuin, & si elle est absoluë. II. Si les Roys sont par dessus les Loix. III. Si les Peuples ou Estats Generaux ont pouuoir de regler leur Puissance. IV. Si dans l’Estat où se trouuent maintenant les affaires, on peut faire vn Regent ou Lieutenant pour le Roy. , français, latinRéférence RIM : M0_1154. Cote locale : B_2_32.


Souueraineté ne peust estre dispensee de l’esgard
qui la constituë : aussi les Politiques voulant definir
le Roy, disent que c’est celuy qui se sert de l’authorité
Souueraine pour le bien commun, c’est à dire
de tous les sujects, & le Tyran au contraire, celuy
qui s’en sert pour son bien propre ou pour le bien
de quelque particuliers. Nostre Louys XII auoit
apris du Ciel cette haute sagesse, qui luy fit respondre
à ceux qui luy donnoient conseil de leuer
de l’argent sur le Peuple pour suruenir aux frais de
la guerre qu’il deuoit faire pour recouurer le Royaume
de Naples. Mes Sujects, dit-il, ont bien affaire
que nous allions despenser leur bien pour acquerir ce
Royaume ?
 
Comme donc le caractere de la Tyrannie est
de ne chercher que le bien du Tyran, c’est à dire
de detacher ses interests de ceux du publiq, aussi
la Royauté les a communs & pour le soustien de
l’Estat, le Monarque a vne puissance absoluë sur
les biens & sur la vie des sujects. Ainsi nos vies &
nos biens sont au Roy Non qu’il en puisse disposer
comme bon luy semble ; mais pour le bien de
l’Estat, c’est à dire pour le bien de ceux qui ont
leurs vies & leurs biens entre ses mains puis qu’ils
composent cét Estat. Ainsi les Roys qui abusent
de leurs puissance se rendent criminels aussi bien
que les autres hommes. Dauid a esté vn meurtrier