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Mazarinade n° C_7_56

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Anonyme [1649], LA DISGRACE DV COVRTISAN, OV LA BOVFFONNERIE FORTVNEE. , françaisRéférence RIM : M0_1157. Cote locale : C_7_56.


en plein midy : C’est en vain que mon riual à qui mon
absence est fauorable s’est efforcé par les termes eloquens
d’vne belle lettre, de me donner quelque consolation
dans la mauuaise posture où ie suis. Ie commence
auiourd’huy à deuenir sage, & ie fais malgré moy
l’espreuue de ce prouerbe que i’ay ouy dire autrefois à
la meilleure de vos amies, c’est cette incomparable
fille qui à merité, & qui à reçeu des adorations de tous
les grands, Que la langue ne dise point chose que la teste
paye. Vn seul mot accompagné d’vne grimasse fait que
i’ay esté contraint de me retirer de la suite de mon Prince,
& qu’on m’a donné ordre de me retirer chez moy.
Cela veut dire, Olympe, que ie passe à present toute
ma vie, à la poursuitte des Lieures, & à la chasse aux
Oyseaux, au lieu de vos Tuilleries, & de vostre Luxembourg,
ie ne verray plus que mon Parc, & mes
parteres, d’où mesme par mal-heur mon Iardinier a arraché
les Fleurs-de-Lys, comme s’il ne m’étoit plus permis
de voir seulement ce qui ne peut faire resouuenir de
celles que nos Rois portent en leurs Armes. Mais apres
tout ie pense que vous seriez peu touchée de mon malheur,
car ie ne connoist que trop comme vostre cœur
> est insensible. Vous direz sans doute, belle Olympe
auec le prouerbe Espagnol, Ce n’est rien, sinon que l’on
tue mon mary, ce que les François ont accoustumé de
dire en ces termes, Ce n’est rien c’est vne femme qui se
noye, Mais pour vous dire franchement, ce qui me console
le plus en cette triste conioncture, c’est qu’il n’y
à plus a la Cour que des boufons, & des lasches qui
soyent les biens venus, & c’est à present (plus que iamais)
que se verifie ce que i’ay apris chez vn bel esprit
lors qu’il parle de ceux qui sont propres, à faire Fortune,
entre les moyens faciles pour y paruenir, il di