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Mazarinade n° C_4_11

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Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11.



I’en ay bien trente mille qui me rendent tribut,
Et i’ay dessus eux tous vn pouuoir absolu
Mais apres tout ce sont desforces bien debiles
Pour pouuoir resister contre quatre cens milles.
 
Yremed.
 
Ie donne pour ma part vingt cinq milles Laquais.
Et i’armeray encor autant de porte-faix,
Moy-mesme conduiray ce petit corps d’armée,
Par ainsi nous pourrons aller à main armée
Mettre à feu & à sang ce qui est dans Paris,
Que sans doute d’abord nous verrons bien surpris
Quand nos desesperés incapables de crainte
Feront à ces frondeurs vne si lourde atteinte.
 
Naletac.
 
Et moy lors que i’estois vn reuendeur vacher,
Parmy mes compagnons, tant bouuier que porcher,
Ie fis tant en six mois de bonnes connoissances,
Que ie me promets bien d’auoir leurs assistances.
Ie ny sçaurois penser sans regretter ce temps,
Car pour n’en point mentir i’estois des des plus contẽs :
I’estois vn petit Roy entre ceux de mon aage,
I’estoit vn Roy de toile habillé de village,
Des soüillers sans cousture auec vn grand chapeau
Qui estoit à dentelle & percé par le haut.
Ie n’auois pas besoin d auoir vne chemise.
Car mon habit estoit d’vne estoffe de mise,
Qui pouuoit aisément me seruir pour les deux,
Et i’estois pour le moins autant honoré d’eux
Que de tous les voleurs vous pourriez iamais estre
Helas ! ce souuenir ne peut pas me permettre
Dépenser d’auantage à ce bon temps passé
Neantmoins faut encor, puis que i y ay pensé,
Que ie die en vn mot comme ie pûs atteindre
A ce degré d’honneur que ie ne sçais trop plaindre,
Lors que de porte en porte vn baston a la main
I’allongeois l estocade en demandant du pain,
Vn iour il me suruint vne office vacante.