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Mazarinade n° C_5_17

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Anonyme [1649], LA FRANCE RESTABLIE, OV LES PRESSANTES exortations à ses peuples, pour les obliger à l’vnion, à la concorde, & à la res-joüissance, en faueur de la Paix & des Lys florissans. , françaisRéférence RIM : M0_1440. Cote locale : C_5_17.


action, dont il doit estre repris. Les flatteurs ressemblent
à ceux là qui nous mettent vn orellier
sous la teste, & la plume sous le corps, pour faire
dormir. Les hommes péchent-ils pas cruellement,
qui flattent auec dessein de nuire comme
Iudas ? C’est pour cette raison qu’il est écrit, qu’il
vaut beaucoup mieux étre mal traitté d’vn amy,
que d’estre baisé d’vn ennemy, qui n’est pris en
cét endroit-là, que pour vn flatteur.
 
Que c’est vne grande vertu que de retenir sa
langue, & ne la faire mouuoir que pour le bien,
& quand il en est temps. Voyla pourquoy l’on
dit, que c’est vne partie de la sagesse, de cacher
la folie par le moyen du silence, & qu’on apprenne
que celuy sçait beaucoup qui se sçait taire.
C’est fort à propos que la langue est comparée
au tymon d’vn nauire, quoy qu’il en soit la plus
petite partie, ne laisse pas neantmoins de le sauuer,
& de le faire perir. Ceux qui aspirent à la
vertu, se doiuent empescher sur toutes choses,
d’offencer personne par le moyen de la langue.
Cette partie est le miroir, & le portrait de l’esprit
de l’homme, & tout ainsi que connoissons ou la
bonté ou la fausseté de l’argent par le son, semblablement
par le bruit des paroles, l’on iuge
aysement de la qualité & des mœurs de celuy
qui les prononce.
Le propre & le naturel office de la langue
n’est pas de medire de son prochain, elle ne doit