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Mazarinade n° C_5_20

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Anonyme [1649], LA FRANCE VICTORIEVSE AV ROY, OV PANEGIRIQVE. DEDIÉ A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_1446. Cote locale : C_5_20.


les Anges tutelaires des Villes principales, où vos Parlemens
sont establis ; la premiere est celle du Parlement de
Paris, qui luit entre tous les autres, cõme le Soleil entre les
Astres ; celle du Parlement de Thoulouse, la suit immediatement
apres ; celles de Bourdeaux, de Roüen, de Dijon,
de Grenoble, d’Aix & de Rennes, marchent en mesme ordre,
& toutes leurs voix font vn accord si parfait, que cette
harmonie charme les cœurs & les oreilles, lors qu’ils font
entendre ces Vers ;
 
 
Loing d’icy monstres de destables,
Nous vous bannissons desormais,
En vain vous pretendez nous rendre miserables,
Puis qu’en fin nous auons la paix.
 
Par la douceur & la diuersité de ces concerts, il est aysé
de iuger, grand Prince, si ie n’ay pas raison de me dire glorieuse
& triomphante ; puis que depuis douze cens ans &
dauantage, que i’ay cet honneur d’estre en Monarchie, ie
n’ay iamais acquis de la gloire au poinct que ie fais auiourd’huy,
mais ie suis obligée de ces hautes faueurs à vostre
Maiesté ; c’est elle qui me fait triompher en triomphant elle
mesme, les triomphes que i’ay fait autresfois ont esté de si
peu de durée, que i’en ay perdu incontinent la connoissance,
mais auiourd’huy que ie vous vois, mon Prince, si
pompeux & brillant, si plein de gloire & de maiesté, si
doux, si clement & si iuste, entrer auec toute vostre Cour
dans la Reine de mes Villes, dans cét abregé de tout le
monde, dans vostre ville de Paris, triste de vostre longue
absence, & que l’esperance seule de reuoir vostre Maiesté,
faisoit viure & subsister, auiourd’huy que les cris de ioye &
les acclamations de tous vos fidelles suiets, percent les airs
& transportent les cœurs d’vne allegresse extraordinaire,
lors que vous paressez à cheual auec autant de grace, qu’Alexandre
en eut iamais sur Bucephale, & que vous iettez des
regards pleins d’amour & de douceur sur ce peuple zelé,
& tesmoignez vne humilité toute Royalle, en saluant de
tous costez ceux que l’amour & le deuoir obligent de vous
rendre leurs respects & leurs soumissions ; quand ie me vois
d’vn autre costé auec tant de magnificence, accompagnée