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Mazarinade n° D_1_28

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Anonyme [1650], LA GVERRE DECLAREE AV CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_1526. Cote locale : D_1_28.


public qui a des-ja esté declaré tel par Arrest du Parlement, &
que l’on iugera tel encor à present, n’ayant rien changé en la
forme de son ministere tyrannique, estant certain & visible à tout
le monde que le Roy n’a point de plus dangereux ennemy de sa
Couronne que le Cardinal Mazarin : car dans le temps que le
Conseil d’Espagne ne vouloit point la paix, quand le plus passionné
& afide de tous ceux qui y assistent seroit venu pour auoir le ministere
en France il n’eust sceu faire pis à l’Estat que fait le Cardinal
Mazarin.
 
Pour preuue de cette verité. quel conseil fust ce au milieu des
prosperitez dont Dieu auoit beny la France par le moyen de Monsieur
le Prince, celuy de ruiner la Ville Capitalle, comme le Cardinal
Mazarin y auoit induit la Reine, conseil que l’on sçait n’estre
procedé que de luy, & ce qui s’en est executé par Monsieur le
Duc d’Orleans & Monsieur le Prince est vne faute qui peut trouuer
quelque excuse par l’obeissance aueugle qu’ils ont rendu au
commandement de la Reine, dont la bonté auoit esté surprise par
les artifices de cet Estranger ?
Quel conseil fust-ce encore celuy d’enuoyer en suitte offrit
par le sieur de Bar le pillage de la Champagne à l’armee que l’on
appelloit d’Erlac pour luy seruir de payement, qui eust esté l’entiere
ruine de cette Prouince ? Aussi le dessein du Cardinal Mazarin
n’est il que de destruire le Royaume, comme il paroit encore
auiourd’huy, qui fait faire vn long & perilleux voyage au Roy
pour le rendre spectateur de la desolation qu’il veut faire d’vne des
plus considerable Prouince, laquelle il pretend sacrifier à sa vengeance
pour auoir donné retraitte à Madame la Princesse, & à
Monsieur le Duc d’Anguin.
Sur tout que peut-on croire d’vn Ministre qui fait perdre les
Alliances, & qui reiette celles qui s’offrent, c’est ce que fait le Cardinal
Mazarin, car on sçait en quel bransle est l’alliance des Suisses,
on sçait en quel danger est la Catalogne, & ce qui nous reste
en Italie, & comme il a laissé perdre l’affaire de Naples, & de
Liege combien de subiet de mescontentement les Estats des Prouinces
Vnies ont de nous, & qu’il a obligé enfin les Electeurs
de Mayance & de Treue d’abandonner nos interests à la conconclusion