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Mazarinade n° A_3_76

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Anonyme [1649], LA GVYENNE AVX PIEDS DV ROY, QVI SE PLAINT DE SES ENFANS, ET QVI DEMANDE A SA MAIESTÉ la continuation de la Paix interrompuë. Discours Moral & Politique, qui monstre l’obeyssance que l’on doit aux Roys, & l’obligation à quoy leurs Majestez sont engagées d’aimer, & de conseruer leurs Peuples, dont ils sont les Protecteurs, & les Peres. , françaisRéférence RIM : M0_1536. Cote locale : A_3_76.


vn soin particulier du Grand Monarque des François,
& de ses Sujets ; c’est le tiltre aussi que soixante-cinq
Roys Chrestiens, ont tousiours pris de Regnans par la
grace de Dieu, reconnoissant par là, que leur regne depend
immediatement de la Prouidence diuine : imitant
la trompette, qui anime les plus courageux guerriers
au combat. Ie vous supplie & vous coniure, SIRE, par
la memoire des trophées, tant de vous, que de vos Predecesseurs ;
par les cendres du feu Roy HENRY LE
GRAND vostre Ayeul, par celles de son fils LOVIS
XIII. vostre Pere, par l’affection que vous portez à
la Reyne, vostre tres-chere & tres-honorée Mere, dont
vous estes le sang, la chair, & les os, que vous arrestiez
fermement cette Paix fuyante, cette Astrée qui offensée
de nos desordres, branle l’Aigle pour s’enuoler au
Ciel ; & n’obmettez rien de ce que vous & vostre Conseil,
iugerez estre necessaire pour cét effet. Conseil, qui
est l’Assesseur & le Tutelaire des Roys, l’Autel de la
Prudence, & le Timon d’vn Estat. Auisez & resoluez
les moyens les plus propres pour y paruenir, que ce ne
soit point auec des paroles vaines, & qui se perdent auec
le son, mais auec de bons effets, desquels vos enfans,
& leur posterité ressentent le fruict. Prenez garde, ie
vous prie, SIRE, que le remede que vous appliquez
aux plus grandes maladies de vostre Estat, ne se tourne
en poison, & ne dilayez plus le medicament au malade ;
car comme le mal ne peut venir tard, aussi le bien n’arriue
iamais trop tost. Mais qu’est ce que i’ay dit ? A quoy
est-ce que i’ay pensé ? Qu’est-ce que i’ay fait, mon Roy
en vous parlant de cette sorte ? Vous m’auez preuenuë,
& vous n’auez pas attendu les prieres pour bien faire à
vos Sujets, & ce n’est pas sans raison, que ie vous comparois
n’agueres an Soleil. Car tout ainsi que cét Astre
n’attend point, ny les prieres ny les en chantemens pour
se leuer & pour luire ; mais sortant de son Tabernacle,
comme l’Epoux de son lit nuptial, prenant sa course,