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Mazarinade n° A_6_5

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Anonyme [1649], LA MANNE CELESTE, OV L’HEVREVSE ARRIVEE du premier Conuoy de Viures à Paris: AVEC LA GENEREVSE SORTIE DES PARISIENS. , françaisRéférence RIM : M0_2405. Cote locale : A_6_5.



Cette Armée estant ainsi éclypsée, les nouuelles en furent
incontinent apportées à Paris, où l’on n’ouit iamais tant de
cris de viue le Roy, viue le Parlement, viue le Prince de
Conty, viue le Duc de Beaufort, & viue les autres Generaux.
Auec cette resioüissance publique, l’on vid entrer ce Conuoy
heureusement dans la Ville escorté par les Trouppes victorieuses
de ce grand Prince qui le conduisoit, & auquel
toute l’affluence du peuple tesmoigna vne si grande satisfaction
de ses trauaux & de ses peines, que toutes les bouches
de tant de gens n’estoient ouuertes que pour luy donner des
loüanges, & rendre à Dieu des graces infinies, du soin qu’il
prenoit de soulager leurs miseres.
Peut-on nous blâmer si nous nous defendons contre les
Cardinalistes, qui par voye de faict & des armes, sans aucune
authorité ny sujet legitime veulent opprimer nostre liberté,
nous oster la vie, l’honneur & les biens, puis que c’est vne
lascheté honteuse & punissable, de ne pas repousser la force
par la force, & de ne pas opposer vne sorte resistance à vn
outrage violent qui nous est fait ? C’est vne maxime que celle-là,
qui n’est pas seulement fondée sur le droict naturel, &
des gens : mais elle est mesme appuyée du droict diuin, &
humain.
C’est par cette raison que le Parlement & les Preuost des
Marchands & Escheuins de la Ville de Paris maintiennent
leur defense dans la prise des Armes, pour asseurer leurs vies,
leurs familles, leur repos, leur liberté, & celle de tous les
François, & conseruer leur honneur contre les mauuais &
pernicieux desseins du Cardinal Mazarin, Sycilien, & naturel
suiet du Roy d’Espagne, abusant du nom & de l’authorité
de la Reyne Regente, il se sert de la plume & du sceau du
Roy, de ses finances & de ses Trouppes, pour opprimer sans
raison legitime la liberté du Parlement & de la Ville de Paris,
en imposant faussement à l’vn qu’il a choqué l’Authorité
Royale & entrepris sur sa Puissance ; & accusant l’autre,
qu’elle a manqué de respect enuers leurs Maiestez dans les