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Mazarinade n° C_6_24

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Anonyme [1649], LA MORT EFFROYABLE D’VN BOVLANGER impitoyable de cette Ville. , français, latinRéférence RIM : M0_2495. Cote locale : C_6_24.


tués vne discoureuse, la mit hors de sa maisõ.
Cette pauure femme eut recours aux larmes,
& dit en son ame. Mon Dieu, mes enfans
fon plus à vous qu’à moy. Vous estes
vn bon pere, ie vous les recommande. Apres
auoir fait enuiron cinquante pas dans vne
petite ruë, elle rencontre vn ieune garçon
fort agreable qui portoit deux gros pains fur
sa teste, elle luy demanda, disant, mon fils
ces pains sont ils à vendre, il respondit
qu’oüy, ie vous prie vendez les moy, ou du
moins vn ; elle conuient de prix à trente sols
pieces sans difficulté, elle luy donne vn escu
d’argent, ils en valoient plus de deux. Elle
s’en va chez-elle bien resioüie, & deschargeant
son pain sur sa table, elle trouue son
escu d’argent qui tomba en mesme instant.
La voila dans l’admiration, car elle estoit
cértaine d’auoir donne cet escu ; elle se mit à
loüer Dieu, & le remercier de son bien-fait.
Dieu n’est pas moins puissant qu’il estoit
quand il enuoya vn Ange à Tobie. Pour moy
ie croy que ce ieune garçon estoit vn Ange,
le Lecteur en croira ce qu’il luy plaira.