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Mazarinade n° C_6_24

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Anonyme [1649], LA MORT EFFROYABLE D’VN BOVLANGER impitoyable de cette Ville. , français, latinRéférence RIM : M0_2495. Cote locale : C_6_24.



Reuenons à nostre Boulanger. Le soir de
cette iournée estant venu, il souppa à l’ordinaire,
apres auoir souppé il dit à sa femme,
ie ne sçay ce que i’ay mangé, i’ay vne grande
colique. Sa femme luy dit, tenez-vous chaudement
il se mit aupres le feu mais cette colique
augmente de plus en plus iusqu’a le
mettre à crier les hauts cris, & luy faire dire
ie n’en puis plus, il me semble que les chiens
me mange les entrailles on le couche, il passa
toute la nuit dans des douleurs & des cris
éspouuantables, enuiron les quatre heures
du matin il dit ie me meurs ayez soin de mõ
ame, on fait venir vn homme d’Eglise qui
fit bien son deuoir, il dispose son malade à
souffrir & à mourir pour Dieu, tellement<lb/> que ce pauure homme apres auoir dit, mon
Dieu, ie vous ay trop offensé ayez pitié de
vostre pauure creature, il rendit son ame à
son Createur, il est croyable que Dieu ne la
pas voulu perdre, mais voicy le point effroyable,
vne heure apres son visage estant
couuert du linseul, on apperçoit sa teste
auoir du mouuement on croit qu’il n’est pas