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Mazarinade n° A_6_42

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Anonyme [1649], LA NOMPAREILLE DV TEMPS, OV LA PROSOPOPEE DE THEMIS, Et la Fortune plaidant le procez de Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2532. Cote locale : A_6_42.


Non non Themis, il n’en va pas de la sorte, ie sçais assez
euiter vostre main, & i’ay assez de pouuoir pour n’estre point
soubmise à vos loix. Ie ne puis pas permettre qu’vn Ministre
d’Estat soit reduit à subir vos chastimens, ny ne crains pas que le
support des Partisans soit esbranlé par aucun reuers de prosperité
Ie veux encore pour suiure mes efforts & mes Victoires, pour seruir
son Eminence, & i’ay a son seruice auec vn bon Chef, encore vne
armée triomphante, à laquelle vous ne pourrés faire teste, ny
soustenir ses efforts. Ie ne veux pas me resiouyr de sa perte, ny
estre l’instrument de son affliction ; ie l’ay trop cherement esleué,
pour le vouloir abandonner ; n’auray-je pas compassion de le
voir vaincu aux pieds des vainqueurs, pour implorer leurs bontez ;
le voir gemir soubs les pieds du Parlement ; Ne me seroit-ce
pas vn spectacle d’horreur. Sçachez donc, Themis, que vous
n’auez ioüé que les preludes d’vne sanglante Tragedie, & que
vous n’en viendrés à bout, puisque ie veux m’en reseruer la fin.
 
Themis parlant à la Fortune.
Retirez vous inconstante & trompeuse Fortune, & apprendez
que vostre Empire n’est plus en asseurance dessous le chapeau
rouge de Cardinal ; ces liurées manifiques, toutes l’ambrissée
d’or ; & tous ces superbes Palais ne vous peuuent plus seruir à vous
loger, mais seulement à vous enuelopper dans leurs ruines. Sortez-donc,
de peur de voir entrer la mort chez vous. Sortés du
fonds des cabinets, & des retraites infames des crimes de ce meschant,
sortés de peur d’y estre enfermée, & subir auec luy vn supplice
mille fois plus infame que celuy du Marquis d’Ancre (homme
de telle cabale ;) Interrompez luy ces danses, & tous ces accords
de delices ; dittes-luy qu il preste l’oreille à l’alarme de la
ville de paris, qui a coniuré sa ruine ; faites en sorte qu’il vienne à
la rencontre du Parlement, son vainqueur : & qu’il se iette à ses
pieds, & qu’il subisse volontiers la peine deüe à ses crimes. Ie sçay
bien que son ambition n’agrée pas ces deferences, & ces humiliations :
mais ses disgraces luy obligent. Qu’il embrasse donc le genoux
de ce grand Duc de Beaufort, & qu’il luy demande pardon
en mourant : Puisqu’il l’a tant offencé, qu’il voye les crimes qu’il
a commis enuers tant de Princes, par ses dernieres larmes, pour
esteindre le feu de leur iuste cholere. Faites-luy sçauoir de ma