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Mazarinade n° C_6_46

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Anonyme [1649], LA PAIX EN SON THROSNE DE GLOIRE, OV LA CORNE D’ABONDANCE apportée du Ciel à tous les bons François, par l’Ange Tutelaire de ce Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_2649. Cote locale : C_6_46.


LA PAIX EN SON THROSNE
DE GLOIRE,
OV LA CORNE D’ABONDANCE
apportée du Ciel à tous les bons François, par l’Ange
Tutelaire de ce Royaume.

LA Paix est vne Deesse si venerable, & si glorieuse,
que toutes les beatitudes naturelles des hommes
ne sçauroient estre qu’imparfaites sans ses graces.
Les Diuinitez les mieux faisantes de tout le Paganisme,
ne sçeurent iamais receuoir ny vne equitable
oblation, ny vn Cantique bien concerté de ceux qui les idolatroient,
que par son entremise. Ce n’est que par le ministere
de cette incomparable Deité tant desirée, que ces autres filles
du Ciel se peuuent rendre considerables parmy nous, & parmy
toutes les Nations de la terre. C’est à vray dire l’objet le plus
consideré des mortels, & le Dieu des felicitez passageres. Si tout
l’estre creé luy vouloit dignement reconnoistre ses biens faits, il
luy consacreroit ce qu’il a de plus precieux & de plus rauissant
dans l’vne & l’autre de ses especes. Les Romains aussi bien que
les habitans d’Athenes, apres luy auoir fait eriger des Temples,
dans toutes les places de leurs Republiques, placerent son image
sur vn Autel si somptueux & si magnifique, que les siecles n’ont
iamais veu rien de si charmant, ny de si superbe. Pluton Dien
des Richesses estoit aupres d’elle, qui luy sacrifioit tous ses tresors,
& qui luy rendoit des venerations extraordinaires. Cerez
s’humilioit deuant sa Majesté, pour mieux receuoir ses benedictions
& ses influences. Et pour glorifier encore dauantage cette
adorable Pacifique, les Charites trauailloient incessamment à
luy faire des hecatombes solemnels, de tout ce que la Nature
animale auoit de plus excellent, en reconnoissance de la douceur,
& de la benignité dõnt elle vsoit enuers des Vierges si
rauissantes. Amaltée, nourrice de Iupiter, se prosternoit à ses
pieds, & luy faisoit vne offrande eternelle de ce qu’elle auoit de
plus exquis, & de plus admirable. Enfin tous les plus iudicieux