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Mazarinade n° A_9_26

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Anonyme [1650], LA POLITIQVE SICILIENNE, OV LES PERNICIEVX desseins du Cardinal Mazarin; Declarés à Monseigneur le Duc DE BEAVFORT de la part de toutes les Prouinces de France. , françaisRéférence RIM : M0_2817. Cote locale : A_9_26.



Qui est celuy d’entre les plus scelerats des humains qui
peut approuuer que le Cardinal Mazarin doiue faire semblant
d’aymer vne personne pour chercher & trouuer plus
facilement le moyen de le perdre ? qu’il doiue renier son
nom pour aueugler ceux qu’il veut absolument perdre ? qu’il
doiue faire semblant de soulager les peuples d’vne Prouince,
pour que celle-là luy laisse saccager les Villes dans vne
autre ? brusler les maisons, violer les femmes, desmolir les
Eglises, descendre les cloches, & autres semblables cruautez,
qui feroient horreur aux demons d’enfer ; enfin qu’il
doiue couurir sous le nom du Roy toutes les trahisons dont
il se sert pour nous tromper ?
Sont-ce de bons fondements pour son establissement ?
sont-ce des fondements justes ? & sont-ce des fondements
que ceux qui ont l’honneur & la gloire de Dieu en recommandation
doiuent approuuer ? Non, il n’y a Loy diuine ny
humaine, ny maxime d’Estat, que celles que ce malheureux Espagnol
pratique pour rendre son Roy vainqueur du nostre ; qui
permette que l’on exerce tant de cruautez pour nous perdre,
sous des faux pretextes d’amitié ; qui pretend gagner
les Parisiens à coups de chapeaux, pour enfin leur mettre
la corde au col. Ce traistre qui fait semblant d’aymer les
vns, pour auoir le temps de perdre les autres ; recherche l’amitié
de ceux qu’il n’a pû perdre, pour destruire ceux qui
l’ont maintenu ; se sert des vns & des autres pour continuer
ses oppressions, ses rapines & ses extorsions sur les subjets
du Roy. Et il se rencontre que dans le temps qu’il fait exercer
le plus de maux dans la France és lieux esloignez de Paris,
il se sert de ceux qui ont autrefois soustenu le soulagement
du peuple, disant que si Paris a tousiours quelque
croyance que vous trauaillez pour son soulagement, pour
le moins vous destruira-il dans les autres Prouinces, puisque
vous consentez qu’on les saccage, pourueu que Paris
en soit exempt ; sçachant bien que Paris ne vit que de ce
que les autres Prouinces luy portent, & qu’ainsi il fera de