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Mazarinade n° A_1_11

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Anonyme [1649], LA PRISE DE CHARENTON PAR LES TROVPES du Roy commandées par Son Altesse Royale. Où huit régimens de Paris ont esté entiérement défaits. , françaisRéférence RIM : M0_2870. Cote locale : A_1_11.


du Chevalier de Guise, des Ducs de Candale, de Roannez &
d’Anville, & de plusieurs autres Seigneurs : lesquels à l’exemple
de Son Altesse Royale & du Prince de Condé, convioyent en vain
l’armée Parisiẽne à tourner visage vers eux. Au lieu dequoi, apres
avoir beu la honte d’avoir veu deffaire ses troupes, elle eut encor
celle de se retirer la premiere, & s’en retourner à Paris. Ce
que voyant les troupes du Roy chargées de butin, & enrichies de
l’argent que les soldats Parisiens venoyent de recevoir, elles se
retirerent aussi, fort satisfaites, & emmenant les canons de ce
poste, avec force grenade & munitions de guerre, que l’esperance
de tenir plus longtemps y avoit fait amasser.
 
A laquelle gloire prennent grande part, le Mareschal du
Plessis Praslin, & le Marquis du Plessis son fils Mareschal de camp
en cette armée, le sieur d’Arnaut, le Comte de Broglie, le Marquis
de Persan, les sieurs de la Moussaye, de Pienne & Langlade
Mareschaux de camp, le Marquis de Varde Mestre de camp du
regiment de Son Altesse Royale, le sieur de Quinserot Capitaine
au regiment de Navarre, tous deux blessez, cettui-ci d’vn coup
de canon à la cuisse, & l’autre legerement au visage. Le Mylord
d’Igbi, que son courage porta dans les escadrons Parisiens, où il
s’alla signaler d’vne blesseure, le sieur d’Adencour Capitaine de
Persan fut aussi blessé, & le sieur de la Tour de douze coups, mais
tous sans peril.
La consequence de cette action, outre ce qu’il importoit grandement
à la reputation des armes du Roy, de remporter les premiers
avantages sur ses sujets rebelles, consiste entr’autres choses
en la perte de huict régimens choisis des douze que les Parisiens
ont levez : en la difficulté qu’ils auront desormais à tirer des
vivres qui leur venoyent presque de ce seul quartier : en la connoissance
de leur foiblesse par l’experience qu’ils ont faite de la
valeur des troupes du Roy, comparée à l’aprentissage de leur
nouvelle milice, que les troupes Royales ont défaites en vn camp
retranché, en plus grand nombre que ceux qui les attaquoyent, en
presence de leur armée, qui a tesmoigné par sa retraite sans combattre,
qu’elle n’avoit autre dessein que de fournir de tesmoins
pour faire des enquestes par tourbe de la défaite des siens, & de
la prise de ce poste : qu’ils ont estimé capable de resistance, comme
il l’estoit, puis qu’ils ont engagé plus de la moitié de leurs
troupes à sa défense : Et finalement, en la consternation que doit
vray-semblablement causer à leur parti vne telle perte dans leur