[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_7_4

Image de la page

Anonyme [1649], LA PROMENADE OV LES ENTRETIENS D’VN GENTIL-HOMME DE NORMANDIE AVEC VN BOVRGEOIS DE PARIS, SVR LE MAVVAIS MESNAGE des Finances de France. , françaisRéférence RIM : M0_2901. Cote locale : A_7_4.


celle de ses Officiers, que le soulagement du peuple ; que le Roy mesme vn
iour benira leur entreprise, & tous les peuples en remercieront la Majesté
Diuine, & aduouëront tenir leur soulagement des mains de nostre Auguste
Parlement.
 
C’est à quoy il faut que tous les bons François s’appliquent, que de bien
prier Dieu pour eux, & qu’il leur donne assez de courage & de force, pour
bien racheuer ce qu’ils ont si heureusement commencé : Et ce qui nous doit
faire espere tout bien de cette entreprise, c’est que vous voyez tant de bons
Princes & Seigneurs qui se sont ioints auec eux, meus seulemene d’vne veritable
charité, & détachez de tous autres interests, que celuy de repousser
l’iniuste tyrannie d’vn mauuais Ministre. Vous voyez vostre Parlement, celuy
de Prouence qui s’y sont ioints ; & on n’attend de iour en iour que la
mesme nouuelle des autres : Enfin, Dieu tout bon & tout misericordieux,
aura asseurément pitié de son pauure peuple.
Le G. Aussi-tost que ie seray arriué à Roüen, ie ne manqueray de m’aquitter
de ce deuoir enuers Dieu, & d’y exorter tous mes amis : mais nostre promenade
s’auance, & vous auez encore bien des choses à me dire, du moins
seulement ce que vous m’auez promis.
Le P. Il est vray, mais nous voila à la porte de la ville autant vaut, il n’y a
plus assez de temps pour recommencer vne nouuelle matiere : si vous ne
partez point si-tost nous continuërons demain à pareille heure le reste, sinon
ce sera à vostre premier voyage.
Le G. Ie dois auoir mon expedition ce soir, & si ie l’ay, ie partiray aussitost :
mais i’espere de reuenir en bref.
Le P. I’en suis bien aise, ie me souuiens bien de ce que ie vous ay promis : à
vostre premier voyage, si vous me faites l’honneur de venir prendre vn petit
disner chez-moi, nous tascherons de racheuer le reste : Et pour ce faire nous
continuërons nostre promenade & nostre entretien ; & mesmes si ie vous
dit quelques mots peut estre obscurs, à cause qu’ils ne sont pas de vostre
profession, me les faisans remarquer ie vous les expliquerai plus au long ; enfin,
ie vous donnerai de mon loisir autant que vous en desirerez, aussi bien
ie vous donnerai de mon loisir autant que vous en desirerez, aussi bien
dans le temps où nous sommes les affaires ne pressent pas trop, ioint que
c’est heureusement passer son temps, que de l’employer auec si bonne compagnie
comme est la vostre : Et si vous auez remarqué d’étranges choses en
ce que ie vous ay desia dit, i’en ay encores bien d’autres à vous faire sçauoir
sur le mauuais vsage & diuertissement des deniers du Roy : Cependant ie
prie Dieu qu’il vous conserue en sa garde, & que i’aye l’honneur de vous
reuoir bien-tost en bonne santé.
Le G. Ie vous ay trop d’obligation, vos bons entretiens & vos bons souhaits
me rendent impuissans à les pouuoir recognoistre, si dans nostre Prouince
ie puis quelque chose pour vôtre seruice, ie le ferai de tout mon cœur.
Le P. Ie vous en remercie, quand à present ce sera pour quand nous serons
en vne saison moins empeschée & plus tranquille.
Le Gentil-homme. Adieu donc Monsieur.
Le Parisien, Adieu.